L'UE va ajouter les îles Caïmans à sa liste noire des paradis fiscaux

Les 27 Etats membres de l'UE vont ajouter à leur liste noire des paradis fiscaux les îles Caïmans, territoire britannique d'Outre-mer, a indiqué une source européenne à l'AFP jeudi, deux semaines après le Brexit.
Les 27 ambassadeurs des pays de l'Union ont pris la décision mercredi de "blacklister" ce territoire situé dans les Caraïbes, ce qui doit être confirmé par les ministres des Finances de l'UE, lors de leur réunion à Bruxelles mardi prochain. "D'autres pays ou juridictions devraient également être placés sur la liste noire de l'UE", a précisé cette source, sans toutefois donner leurs noms.  "Certains Etats membres de l'Union ont émis des réserves à propos de la décision de blacklister ces pays", a-t-elle ajouté. Or, il est nécessaire d'avoir un consensus de tous les pays de l'UE pour les mettre sur la liste noire, a-t-elle souligné. Mais les résistances pourraient se débloquer d'ici à la réunion de mardi.
    
La liste noire de l'UE comprend actuellement huit pays ou juridictions: les Samoa américaines, les Fidji, Guam, Oman, Samoa, Trinité-et-Tobago, les Îles Vierges américaines et le Vanuatu.
 

Structures offshore

Les îles Caïmans sont le premier territoire d'Outre-mer britannique à passer sur la liste noire de l'UE. "La raison principale est qu'elles n'ont pas mis en oeuvre les réformes nécessaires", promises à l'Union avant fin 2019, toujours selon la même source européenne. Il est notamment reproché aux îles Caïmans d'avoir une législation facilitant l'établissement de structures offshore.

Les ministres des Finances de l'UE avaient dressé pour la première fois leur liste noire en décembre 2017 à la suite de plusieurs scandales, dont les Panama Papers et LuxLeaks, pour mieux lutter contre l'évasion fiscale des multinationales et des grandes fortunes.
 

Quelles sanctions ?    

Les sanctions à l'encontre des pays "blacklistés" sont assez limitées: il est simplement prévu de geler les fonds européens qu'ils auraient pu recevoir.  La liste noire épinglait au départ 17 pays mais avait ensuite considérablement rétréci, en raison de promesses de plusieurs mauvais élèves faites à l'Union européenne de changer leur législation fiscale.