Ukraine : le marché londonien des métaux suspend le nickel face à l'envolée du cours

La SLN, usine de nickel de Doniambo en Nouvelle-Calédonie
Le marché londonien des métaux (London Metal Exchange, LME) a suspendu la cotation du nickel dont le prix, qui avait déjà battu un record lundi en raison de craintes sur l'approvisionnement russe, a brièvement dépassé 100 000 dollars la tonne.

"Suite à de nouvelles augmentations sans précédent du prix du nickel à trois mois pendant la nuit, le LME a pris la décision de suspendre les échanges, au minimum pour le reste de la journée" de mardi, a indiqué le LME dans un communiqué.


Le prix du Nickel continuait sa course folle mardi matin pour atteindre de nouveaux records, grimpant même brièvement au dessus de 100.000 dollars la tonne en séance, les investisseurs craignant que la Russie ne puisse plus exporter sa production.


Vers 7 heures ce matin, le prix du nickel montait de plus de 70% à 82.195 dollars la tonne. Il avait atteint le record absolu de 101.365 dollars la tonne une heure avant après avoir déjà battu un record historique la veille.

Le cours du métal touche directement la Nouvelle-Calédonie qui en est le cinquième producteur mondial.

La Russie est le troisième producteur mondial de nickel


Les marchés faisaient preuve de fébrilité face à l'impact économique imprévisible
de la guerre en Ukraine, provoquant une flambée des prix des matières premières
et une forte volatilité.


Si tous les métaux flambaient ainsi depuis le début de la semaine, le nickel,
utilisé dans la production de véhicules électriques et dont la Russie est un grand
producteur, connaît une hausse fulgurante.


"La Russie est le troisième producteur mondial de nickel et le premier producteur de produits primaires de nickel, tel que le nickel raffiné nécessaire aux batteries des véhicules électriques", rappelle Benjamin Louvet, analyste chez OFI AM.


"Pour l'heure, les principaux producteurs de métaux du pays ont été épargnés par
les sanctions, mais beaucoup des entreprises de ce secteur sont dirigées par des
oligarques proches de Vladimir Poutine", ajoute-t-il. "L'impact de telles sanctions
pourrait être important, puisque 37% des exportations russes ont pour destination
les PaysBas, et 16% l'Allemagne."