"Il faut être solide mentalement"
C'est pourquoi Ludéric, 22 ans, un des quatre Guadeloupéens de la promotion, tient à mettre en garde ceux qui voudraient suivre cette voie : "Il faut être solide mentalement, et ne pas lâcher. Se souvenir d'où on vient aussi car c'est ce qui donne la force au quotidien. Il ne faut pas venir ici à l'aventure comme ça, il faut être prêt." Le jeune de Saint-Claude semble très à l'aise dans son nouvel environnement. "Je me sens bien, à part le froid qui est compliqué à gérer...! J'aime le contact avec les usagers ou les entreprises : c'est un métier complet où il faut également être ponctuel et respecter le code de la route." Chaque jour, après avoir trié son courrier, récupéré les colis et les recommandés, il part en tournée dans le 2e arrondissement de Lyon et déambule plusieurs heures par jour avec son chariot. "Je marche beaucoup mais quand on travaille on ne regarde pas, surtout quand on aime." Il croise régulièrement des Antillais avec qui il échange en Kréyol.
Peu d'offres de logement
Precilla a hérité d'un vélo électrique pour distribuer le courrier. "C'est la première fois que j'en fais ! C'est bien, parce que ça va vite." A leur arrivée, les Ultramarins n'ont pas trouvé de logement : la demande était forte dans l'agglomération lyonnaise. Ils ont été hébergés par l'AFPA pendant deux mois. "Il y a eu des galères de logement, mais la Poste nous a bien accueillis, raconte Precilla. J'ai trouvé un appartement depuis dans Lyon intra-muros. Je suis ravie de toutes ces expériences." Elle espère signer un CDI en juin prochain : "J'aimerais continuer à la Poste, mais dans un domaine qui me tient à cœur, la prévention et la sécurité au travail."Contrat de professionnalisation en alternance
Tous alternent entre la théorie à l'AFPA ou au Campus de la Poste et la pratique au centre de tri et en tournée. Jean-Bernard, 44 ans et originaire de Matoury en Guyane, est lui logé à la résidence de la Poste de la Croix-Rousse. "J'aime bien la ville de Lyon. C'est calme, propre et bien desservi. Heureusement on est arrivé pendant l'été et on a eu le temps de s'adapter au froid". Après plusieurs expériences dans l'encadrement d'enfants, la menuiserie ou le transport, il a renoncé à prendre une année sabbatique : "Un ami m'a parlé de l'annonce... Et je me suis dit que ça pouvait être bénéfique de changer un peu, de quitter mon environnement. Pour l'instant ça me plaît". Il reste en contact avec l'autre Guyanais de la formation, affecté dans un autre quartier. Ce supporter de l'Olympique Lyonnais espère rester dans la région.D'autres offres à pourvoir
Cette promotion venue des Outre-mer semble faire l'unanimité auprès des collègues de la Poste. Une expérience positive saluée par Nathalie Boukra, responsable RH sur la plateforme de distribution du courrier de Lyon centre. "Ils s'en sortent bien. On a tout fait pour les intégrer au mieux, car ce sont des personnes qui font preuve de beaucoup de courage : ils ont quitté leur famille, leur territoire pour venir ici dans le froid. Le métier de facteur est difficile, mais ça l'est encore plus pour eux car ils doivent s'adapter. Ils font preuve de beaucoup d'intérêt pour le métier, et pour moi, dans ce cas, 50% du chemin est fait." D’autres offres d’emploi de la Poste seront à pourvoir dans l’Hexagone en 2018.LADOM sur d'autres pistes
Répartis en direction territoriale dans l'Hexagone, l'Agence de l'outre-mer pour la mobilité à d'autres pistes en région Auvergne Rhône-Alpes et Bourgogne Franche-Comté. C’est via la visio-conférence que démarrent ces expériences. Des entretiens sont en cours, d'autres seront programmés pour les métiers de l’industrie, de l’hôtellerie-restauration, de la boulangerie ou encore de la santé.Enfin bon à savoir : pour les volontaires au départ, LADOM peut verser une rémunération durant la formation ou un complément en cas de poursuite du versement des allocations chômage.