Jonathan M., né en Guadeloupe, crâne rasé, vêtu d’un polo blanc, a écouté attentivement sa tante et sa cousine, le décrire comme "calme" et "discret". La tante du mis en cause a expliqué que son neveu avait été élevé "sans père" et avait eu "un parcours difficile". Lors de son audition, l'expert psychiatrique a qualifié l’accusé de "caractériel, d'impulsif". De son côté, son ancien chef de groupe l'a qualifié de "soldat moyen" et "fainéant", lors de son témoignage par visioconférence. Jonathan M. faisait partie du 92e régiment d’infanterie, basé à Clermont-Ferrand.
Son ex-petite amie
Le 6 janvier 2019, un dimanche après-midi, Jonathan M. était allé chercher Taïna, 20 ans, à la gare RER de banlieue parisienne près de son domicile situé à Tremblay-en-France (Seine-Saint-Denis). La jeune femme voulait récupérer des affaires laissées chez cet homme avec lequel elle avait été en couple pendant trois mois fin 2018. Tous deux avaient désormais de nouvelles relations.
Trois heures après leurs retrouvailles, des riverains alertent la police : une femme allongée sur le dos, le pantalon partiellement baissé et le visage tuméfié, gît au bord d'une voie sans issue à Saint-Thibault-des-Vignes, à deux pas de la Francilienne.
Malgré l'intervention des secours, Taïna décède. L'autopsie conclut à un décès "consécutif à un traumatisme crânien grave par mécanisme contondant, à l'origine d'une fracture du crâne et d'une hémorragie".
Plusieurs versions
Placé en détention provisoire, l’accusé, qui n'a jamais été condamné auparavant, a reconnu son implication dans les faits, mais a livré des versions évolutives lors de ses auditions. Au cours de l'enquête, il a expliqué avoir eu une relation sexuelle avec la victime dans un parking, à l'arrière de sa voiture. Alors que la jeune femme exprimait des regrets, il a perdu son sang-froid selon son récit, et l'a étranglée, puis frappée à plusieurs reprises au sol avec l'antivol de son véhicule.
Ensuite, il a allongé la victime dans le coffre. Le jeune homme a déclaré avoir pris la route, puis avoir déposé le corps à l'abri des regards. Après, il a nettoyé les traces de sang au sol ainsi que sa voiture, avant de passer plusieurs appels à la victime pour faire croire qu'il la cherchait.
Son récit a ensuite évolué vers celui d'une dispute violente, où il dit avoir agi pour riposter aux coups de la jeune femme. Selon la famille de cette dernière, elle était joviale et insouciante. Le verdict du procès est attendu vendredi.