La Cité internationale des Arts, à Paris, c’est le point de départ du roman "Un billet pour l’exil". Emmelyne Octavie pose ses valises, dans ce lieu "mythique", en résidence artistique en janvier 2021.
Une idée lui trotte dans la tête, la thématique de l’exil. Celui de ces Guyanais qui vivent loin de leur terre natale. Elle n’a qu’une seule envie, les rencontrer, les comprendre, leur donner la parole.
Je viens d'un territoire, où beaucoup de personnes, viennent en exil. En même temps des Guyanais font le choix de l'exil, cela m'a toujours interpellé.
Emmelyne Octavie
Emmelyne Octavie sillonne la France, de la Picardie aux Pyrénées-Orientales. Des étudiants, des politiciens, des retraités, sa matière première, c'est l’humain. Elle mène des entretiens, révèle les chemins de vies des interviewés et cela donne toute une série de podcasts, "Exils poétiques".
Le festival "Mapa Buku Festi", la révélation
"Mapa Buku Festi", c’est le festival incontournable de la vallée du Maroni, à Maripasoula. Il est consacré à l’actualité littéraire. Des rencontres entre les auteurs venus de Guyane et d’ailleurs, des ateliers pour le grand public, c’est là, qu’Emmelyne Octavie croise la route de Samuel Figuière.
À l'écoute des podcasts d'Emmelyne, c'était une évidence de lui proposer de réaliser un roman graphique.
Samuel Figuièreillustrateur coscénariste d'un billet pour l'exil
L’illustrateur lyonnais, Samuel Figuière se lance alors dans l’aventure du livre “Un billet pour l’exil”. Un roman graphique, qui aborde toute la beauté et la complexité de la Guyane. Il en est le coscénariste avec Emmelyne Octavie. Avec ses coups de crayons, il retranscrit ces parcours d’exilés, qui racontent aussi bien leur amour que leur nostalgie de leur Guyane, toutes générations confondues.
Emmelyne Octavie apporte, elle, toute sa sensibilité artistique, tout un travail de documentariste. Au-delà des parcours de vies, “Un billet pour l’exil”, nous plonge dans l’histoire de la Guyane, sa composition culturelle, ses luttes, ses révolutions d’antan, ou encore, les mouvements sociaux de mars 2017.
Pour moi, ce roman était l’occasion de faire des points historiques, culturels, patrimoniaux.
Emmelyne Octavie
Suzette, Virginie, Henry, des personnages attachants
Une galerie de personnages, tout aussi attachants les uns que les autres. Suzette, la Mananaise, qui a quitté la Guyane dans la fleur de l’âge, qui a construit sa vie, dans l’Oise, mais qui a toujours la Guyane au cœur.
Laurent, l’étudiant à l’université Paris-Diderot, qui ne rêve que de développer toute la potentialité de son “péyi Guyane”, ou encore Virginie, la Nantaise, qui a passé toute son enfance et son adolescence en Guyane, et qui ne se verrait pour rien au monde, finir ses vieux jours en France hexagonale.
Je ne suis pas chez moi ici. Mon chez moi, c’est la Guyane.
Virginie 34 ans
"Un billet, pour l’exil”, c’était l’occasion de laisser une trace, d'aider par exemple les étudiants à mieux appréhender les difficultés qu’ils pourraient rencontrer.
Emmelyne Octavie
Emmelyne Octavie vit là où la poésie l’appelle. La Guyane, c’est sa terre natale, mais pour les besoins de l’art, elle voyage entre la France, la Suisse, l’Afrique ou encore le Canada. Avec “Un billet pour l’exil”, elle signe un premier roman graphique pétillant, coloré, pour traiter une thématique, parfois difficile, celle de l’exil.