Un gendarme visé par une enquête après des propos racistes envers un collègue d'origine martiniquaise

Image d'illustration.
Une enquête préliminaire pour harcèlement à l'égard de son adjoint d'origine martiniquaise visant le patron de la brigade motorisée de la gendarmerie de Grasse (Alpes-Maritimes) a été ouverte par le parquet. 
"Il a saisi la justice avant que la gendarmerie ne prononce une sanction, et après avoir alerté et fait les rapports nécessaires", a précisé à l'AFP Me Sabrina Zakraoui, confirmant une information du Parisien. "Le but n'était pas de médiatiser. Une plainte a été déposée cet été et une enquête préliminaire est ouverte pour harcèlement, diffamation et injures racistes", a-t-elle assuré. Le parquet de Grasse était injoignable mardi.

Sébastien M., 32 ans, muté depuis en Martinique, avait notamment saisi l'Inspection générale de la gendarmerie nationale (IGGN) et sa plateforme de signalements Stop-discrimination, déclenchant l'ouverture d'une enquête administrative en mars. "Dans un souci d'apaisement, on a considéré que la présence de M. M. à la Martinique serait bienvenue, ce qui n'a pas provoqué le désir d'en finir avec la demande de réparation de son préjudice personnel, psychologique, et la demande de punition disciplinaire et pénale", note Me Ursulet, l'avocat du gendarme muté. 
 
Écoutez Me Ursulet, interrogé par Alex Léveillé :

Me Ursulet

 
Une "lourde" sanction administrative a été prononcée le 10 septembre à l'encontre de son adjudant-chef, a de son côté déclaré la gendarmerie nationale. L'enquête administrative a en effet démontré que l'adjudant-chef avait adopté "une attitude pesante et dégradante à l'endroit de certains subordonnés et tenu des propos dévalorisants à l'endroit de certaines personnes". 

Elle avait conclu qu'"un tel comportement (était) incompatible avec les devoirs d'un gradé de la gendarmerie nationale", selon le texte de la sanction, communiqué à l'AFP par la gendarmerie nationale.