Jordan Taconnet, 24 ans, rendait visite à sa mère dans la ville. Après s'être vu refusé l'accès à une discothèque, il aurait été violemment frappé par plusieurs vigiles et insulté de "sale noir". L'établissement nie et dénonce une campagne de dénigrement.
Jordan Taconnet, étudiant à l'école de gestion et de commerce de Martinique, est venu à Avignon pour rendre visite à sa mère qui y habite et travailler pour plusieurs mois dans l'agence immobilière de son beau-père. La vie de ce jeune homme de 24 ans, originaire de Fort-de-France, a bien failli basculer dans la nuit du 27 au 28 mai.
Le trio se rend à la voiture. C'est alors que le Foyalais aurait été poussé à plusieurs reprises, "car nous n'avancions pas assez vite", raconte-t-il à La1ere.fr. "Puis j'ai reçu un violent coup de matraque à la tête. Ensuite, les vigiles se sont acharnés sur moi. Ils m'insultaient de 'sale noir', 'bamboula' ou me disaient 'retourne d'où tu viens'. Mon amie a tenté de me protéger, puis deux jeunes que je ne connaissais pas aussi. Ensuite j'ai perdu conscience", poursuit Jordan.
"J'ai repris conscience dans la voiture, juste avant de cracher du sang. Un des vigiles est revenu à la voiture, et m'a frappé à nouveau", déplore le Martiniquais. Un vigile noir lui aurait alors dit "ils vont te tuer si tu restes". Jordan et ses amis arrivent à partir. Ils appellent la police. Plus tard, sa mère, son beau-père et les forces de l'ordre se retrouvent devant le "Bakao's". Face à la police, le patron aurait déclaré : "C'est pas toi qui a dit que tu allais revenir avec une kalashnikov ?". Ce que nie Jordan, expliquant qu'il vient de Martinique et ne connaît pas les lieux.
Mandaté par Jordan, le CRAN (conseil représentatif des associations noires de France) s'est constitué partie civile, comme le présisent Louis-Georges Tin la confirmé à La1ere.fr
Sébastien Loger a écrit sur son compte personnel : "Moi même et le Bokaos subissons actuellement une campagne de dénigrement très virulente, mon établissement étant traité de raciste et violent. Vous savez combien nous exécrons les discriminations et que chacun a sa place chez nous quelque soit ses origines ou orientation sexuel".
Dans un article publié sur Le Dauphiné Libéré, Sébastien Loger nie catégoriquement la version des faits avancée par Jordan. D'après lui, le Martiniquais a agressé en premier le vigile qui le reconduisait vers le parquet. "Ce même vigile, et non deux, l'aurait ensuite frappé en légitime défense. Et il n'a aucunement frappé avec une matraque". L'homme refuse également tous propos racistes de la part des vigiles.
Pour l'heure, le gérant de la boîte de nuit n'a pas donné suite à nos appels.
#Episode 1. Nuit du 28 mai : l'agression
Ce soir-là, Jordan se rend en compagnie de deux amies au "Bokao's", une boîte de nuit d'Avignon, pour passer leur deuxième partie de soirée. A l'entrée, le vigile leur aurait refusé l'entrée sous-prétexte qu'il fallait réserver pour cette soirée étudiante, avant d'ajouter, selon Jordan : "de toutes façons, les gens de couleur, vous foutez tout le temps la merde". Ce à quoi l'étudiant répond par un sourire.Le trio se rend à la voiture. C'est alors que le Foyalais aurait été poussé à plusieurs reprises, "car nous n'avancions pas assez vite", raconte-t-il à La1ere.fr. "Puis j'ai reçu un violent coup de matraque à la tête. Ensuite, les vigiles se sont acharnés sur moi. Ils m'insultaient de 'sale noir', 'bamboula' ou me disaient 'retourne d'où tu viens'. Mon amie a tenté de me protéger, puis deux jeunes que je ne connaissais pas aussi. Ensuite j'ai perdu conscience", poursuit Jordan.
"J'ai repris conscience dans la voiture, juste avant de cracher du sang. Un des vigiles est revenu à la voiture, et m'a frappé à nouveau", déplore le Martiniquais. Un vigile noir lui aurait alors dit "ils vont te tuer si tu restes". Jordan et ses amis arrivent à partir. Ils appellent la police. Plus tard, sa mère, son beau-père et les forces de l'ordre se retrouvent devant le "Bakao's". Face à la police, le patron aurait déclaré : "C'est pas toi qui a dit que tu allais revenir avec une kalashnikov ?". Ce que nie Jordan, expliquant qu'il vient de Martinique et ne connaît pas les lieux.
#Episode 2. 30 mai : Jordan porte plainte
Selon Jordan, le patron aurait voulu "régler à l'amiable" l'affaire, en "achetant notre silence". Décidé à "aller jusqu'au bout", le Martiniquais décide de porter plainte pour "agression à caractère raciste avec violence aggravée en réunion". Jordan est hospitalisé à Marseille avec plusieurs traumatismes crâniens. Trois plaques lui sont posées au visage, ses pomettes et maxilaires enfoncées ainsi qu'une petite paralysie faciale. Le médecin lui donne un arrêt de travail d'un mois et 15 jours d'incapacité totale de travail (ITT).Mandaté par Jordan, le CRAN (conseil représentatif des associations noires de France) s'est constitué partie civile, comme le présisent Louis-Georges Tin la confirmé à La1ere.fr
#Episode 3. 10 juin : publication sur les réseaux sociaux
Quelques jours plus tard, il se décide à médiatiser l'affaire, pour éviter que cela ne se reproduise avec d'autres personnes. Son message sur Facebook est partagé plus de 7000 fois.#Episode 4. 11 juin : une pétition est lancée sur Change.org
Le lendemain, un dénommé K Ch lance une pétition sur le site dédié change.org. Elle est adressée à la Marie et au Tribunal d'Avignon. En trois jours, elle a été signée par 7600 personnes.#Episode 5. 11 juin : le Bokao's et son patron répondent sur Facebook et dénoncent une campagne de dénigrement
Sur sa page Facebook, le Bokao's, a publié un communiqué expliquant qu'"une enquête interne n'avait pas permis de confirmer les faits dénoncés" et que "l'agression dont la personne se dit victime ne semble pas avoir eu lieu devant notre établissement". La discothèque a annoncé vouloir porter plainte. Un autre communiqué est publié dans le quotidien La Provence, avec une version légèrement différente. "Vendredi soir, un jeune homme d'une vingtaine d'années s'est fait refouler de l'entrée du "Bokao's" car trop alcoolisé. Sauf que le client n'a pas apprécié et une altercation s'en est suivie avec l'un des hommes de la sécurité de la discothèque".Sébastien Loger a écrit sur son compte personnel : "Moi même et le Bokaos subissons actuellement une campagne de dénigrement très virulente, mon établissement étant traité de raciste et violent. Vous savez combien nous exécrons les discriminations et que chacun a sa place chez nous quelque soit ses origines ou orientation sexuel".
Dans un article publié sur Le Dauphiné Libéré, Sébastien Loger nie catégoriquement la version des faits avancée par Jordan. D'après lui, le Martiniquais a agressé en premier le vigile qui le reconduisait vers le parquet. "Ce même vigile, et non deux, l'aurait ensuite frappé en légitime défense. Et il n'a aucunement frappé avec une matraque". L'homme refuse également tous propos racistes de la part des vigiles.
Pour l'heure, le gérant de la boîte de nuit n'a pas donné suite à nos appels.