La mission d'observation scientifique Bougainville se prépare dans l'océan Indien et Pacifique

La mission Bougainville utilisera les BSAOM, Bâtiments de soutien et d'assistance Outre-mer, de la Marine Nationale.
L'université de la Sorbonne et la Marine Nationale s'allient pour la mission Bougainville : une expédition scientifique, d'un an, pour récolter des données sur les micro-organismes océaniques autour de La Réunion, de la Nouvelle-Calédonie et de la Polynésie. Rendez-vous en septembre 2023.

La mission Bougainville s'élargit. L'Institut de l'océan de l'Alliance Sorbonne Université, la première université de sciences marines d'Europe, s'associe avec la Marine Nationale pour sa mission d'observation scientifique des micro-organismes de l'océan. L'objectif est de partir, pendant un an, pour collecter des milliers d'informations autour de La Réunion, de la Nouvelle-Calédonie et de la Polynésie, en septembre 2023.


Observer le vivant invisible

La mission Bougainville, du nom de l'explorateur qui a fait le premier tour du monde officiel français entre 1766 et 1769, part d'un constat. "Quand vous mettez un seau dans la mer, vous le remontez et regardez dedans, vous avez entre 1 et 10 milliards d'organismes. C'est un fourmillement de vivant et c'est la base de la chaîne alimentaire océanique", explique Christophe Prazuck, directeur de l'Institut de l'Océan et militaire.

Ces organismes absorbent le carbone que nous émettons : ils jouent donc un rôle fondamental dans le fonctionnement du vivant et de la planète.

Christophe Prazuck

L'ambition de la Sorbonne Université et de l'association Plankton Planet, dont elle fait partie, est de "surveiller la santé des écosystèmes marins et leur évolution face au réchauffement climatique", précise-t-elle, sur son site internet. Cette mission permettra de comprendre ce qu'il se passe dans l'océan et d'anticiper d'éventuels phénomènes. 

Les Outre-mer au centre de la mission 

Le lien avec les territoires ultramarins est essentiel. "Déjà, c'est là-bas que ça va se passer", indique l'ancien chef d'état-major de la Marine. 

C'est l'occasion de trouver des partenariats académiques et scientifiques dans les territoires d'Outre-mer, avec lesquels on pourra travailler, même après la mission. On va bénéficier de la connaissance locale des chercheurs et enseignants de l'Outre-mer.

Christophe Prazuck

À la recherche d'étudiants

L'expédition repose sur le principe des sciences participatives ou sciences citoyennes, c'est-à-dire que des personnes, non-scientifiques, contribuent à la recherche. Quatre étudiants en master de Sorbonne Université seront recrutés sous le statut militaire Volontaire Officier Aspirant (VOA). "On a commencé à en parler à nos étudiants à la rentrée : ils sont très enthousiastes !", raconte le directeur. 

Étudiants en sciences de la mer, biologie, physique, informatique, électronique et robotique... La sélection se fera à la rentrée 2023, mais les intéressés peuvent déjà se manifester : "Ces étudiants s'envoleront pour La Réunion, Tahiti et Nouméa pour ensuite embarquer sur les BSAOM, bâtiments de soutien et d'assistance Outre-mer".

Et si un jeune ultramarin était sélectionné ? "Ça serait l'idéal", répond Christophe Prazuck, tout sourire. 

Les BSAOM accueilleront les étudiants de la Sorbonne et les scientifiques pendant la mission Bougainville.

Dès l'automne prochain, les scientifiques de l'Institut de l'Océan de l'Alliance Sorbonne Université se retrouveront à Brest, dans le Finistère, pour mettre au point les outils et les capteurs qui permettront d'observer l'Océan Indien et Pacifique.

Le directeur conclut : "On a beaucoup de choses à régler du point de vue scientifique et financier avec un départ, on l'espère, en septembre 2023."