L’Union, près de Toulouse, nouvelle terre de Ori Tahiti

C’est à L’Union, petite commune de 11 000 habitants que Matani Kainuku, expert en Ori Tahiti, a décidé avec une partie de sa troupe Nonahere de poser ses valises jusqu'au 28 juillet. La petite commune organise les épreuves sélectives pour le Heiva international.

 
C’est une petite commune située à 8 km de Toulouse. Elle porte un nom très symbolique : L’Union. Cette dénomination trouve son origine dans la fusion de deux communes en 1793 (Belbèze et Lacournandrie). Et c’est ainsi que depuis la révolution française, les habitants de cette commune se nomment les Unionais.
 

Ori heitiare Tahiti

Eddy Etaeta a choisi de s’installer "avec sa petite famille, son épouse Heitiare" à L’Union en 2015. Ce Tahitien, cadre technique dans le football, n’était pas sûr de vraiment se plaire dans l’Hexagone. Avec sa femme, il a créé une association de danse en 2015. Et là, la magie a opéré. De 5 adhérentes, Ori Heitiare Tahiti est passée à 118 membres actifs en 2019.
 

Heiva international

L’association a pris de l’ampleur au point de postuler pour l’organisation des épreuves qualificatives du Heiva international chapoté par Matani Kainuku, leader de la prestigieuse troupe Nonahere. Cet expert du Ori Tahiti, plusieurs fois président du jury du Heiva de Tahiti, la Mecque de la danse tahitienne, a choisi L’Union. "Je trouve la force à L'Union", dit-il. La petite commune proche de Toulouse est donc le seul lieu en France hexagonale et en Europe à proposer cette compétition.


Ori Tahiti à l'aéroport de Toulouse

C’est ainsi qu’une délégation de 50 personnes venues de Tahiti dont de nombreux danseurs de la troupe Nonahere menée par le charismatique Matani Kainuku est arrivée ce mardi 23 juillet 2019 à l’aéroport de Toulouse-Blagnac accueillie par des danseuses de l’association Ori Heitiare Tahiti de L’Union.

Regardez ci-dessous le module n°1 concocté par Angélique Le Bouter et Cécile Baquey.
 

Avril 2020

Matani Kainuku prépare activement le Heiva international qui aura lieu en avril 2020 à Papeete. Des troupes de toute la France participent donc aux épreuves ici à L’Union.

Ce concept est de réunir l’ensemble des amoureux du Ori Tahiti du monde entier de différents pays en Polynésie française. Aujourd’hui ce concept existe tous les deux ans. Il a démarré véritablement en 2016, le deuxième a eu lieu en 2018 et le prochain aura lieu en 2020 ».

-Matani Kainuku


Ateliers de danse et de Tahitien

Mais en plus du concours, Matani Kainuku est venu avec des spécialistes de la culture et des langues polynésiennes. L’anthropologue Edgar Tetahiotupa et la professeur de Tahitien Noëlle Faahu-Vaki proposent aux participants et plus largement au public du Heiva des ateliers gratuits sur la culture et les langues polynésiennes. Matani Kainuku, de son côté, offre aux professeurs de danse tahitienne en France des "master-class" dans lesquelles il partage sa connaissance intime du Ori Tahiti.  

►Pour en savoir plus, regardez notre module numérique n°2 ci-dessous :  

Candidature à l'Unesco

On compte à travers le monde, 5000 danseurs dans l'Océanie, 4 000 en Europe, 12 000 en Amérique du Nord, 10 000 en Amérique latine. Au Japon, il y a 150 écoles et 25 000 danseurs ! Face à cet engouement, la Polynésie a demandé officiellement la reconnaissance du Ori Tahiti au patrimoine immatériel de l’Unesco pour préserver son origine polynésienne.

Matani Kaninuku confirme: "Il y a beaucoup de passionnés aux Etats-Unis et c’est d’ailleurs grâce à eux que les Mexicains se sont appropriés cette danse. Il y a aussi beaucoup d’amoureux de la discipline au Japon"

Je pense qu’il y aujourd’hui plus de passionnés de la danse polynésienne que d’habitants en Polynésie".

-Matani Kainuku

►Le reportage de France Ô:

Préservation des langues

En partageant son savoir, le "maître de danse" partage aussi sa culture et sa langue. "Les danseurs étrangers sont très forts au niveau technique, mais c’est très important de savoir ce que signifie les paroles des chansons tahitiennes", confirme la professeure Noëlle Faa-Vaki. Défenseur du Ori Tahiti, Matani Kainuku entend "défendre aussi les langues polynésiennes".
 

Cohésion sociale

Selon Alexandre Juster, auteur de La Polynésie en 101 dates, "le ’ori tahiti est indissociable de son origine, de son lien au sol et de la charge affective accordée à l’enracinement culturel dans l’espace insulaire des îles de la Société. C’est un ferment de cohésion sociale. La danse tahitienne se décline en 5 types de danses : ’ōtea, ’aparima, hivināu, pā’ō’ā/pāta’uta’u"