Vaccination Outre-mer : les "mêmes freins" que dans l'Hexagone

Alors que la campagne vaccinale patine dans la plupart des territoires ultramarins, le ministère de la Santé estime que les freins sont similaires à ceux de l'Hexagone, mais "accentués".

Le "gros enjeu des prochaines semaines" face à la flambée de Covid dans certains territoires d'Outre-mer est de "ramener à la vaccination" les "attentistes" et une partie des "réfractaires", a indiqué mardi le ministère de la Santé. "On n'identifie pas de frein spécifique à la vaccination dans les territoires d'Outre-mer: (...) on a globalement les mêmes freins (...) qu'en métropole mais de manière beaucoup plus accentuée", a expliqué le ministère, citant les résultats de "premières enquêtes", lors d'un point presse hebdomadaire.

La Martinique, la Guadeloupe et La Réunion sont confrontées à une envolée des contaminations par le coronavirus et à une forte tension sur leurs systèmes de santé, dans un contexte de couverture vaccinale largement inférieure à celle de l’Hexagone. Alors que 63,4% de la population française totale a reçu au moins une dose de vaccin, cette proportion tombe à 41,8% à La Réunion, 21,7% en Martinique, 21,4% en Guadeloupe et 21,3% en Guyane.

Un habitant sur deux défavorable à la vaccination

"On a une population qui est plus attentiste" que dans l’Hexagone, avec "un habitant sur quatre dans la zone Antilles-Guyane (...) favorable à la vaccination mais qui préfèrerait attendre", souligne le ministère. "Cela nous incite à être beaucoup plus proactif dans la manière de proposer le vaccin aux gens", ajoute-t-il, en accentuant les dispositifs comme les équipes mobiles, les "vaccibus" et les partenariats avec des associations locales. "C'est aussi pour cette raison qu'on compte particulièrement dans ces territoires sur la vaccination en milieu scolaire", qui pourrait "avoir un effet d'entraînement" sur ces personnes, veut croire le ministère.

"Un habitant sur deux" se dit "défavorable à la vaccination" Outre-mer. Une "proportion beaucoup plus importante" que dans l'Hexagone, où ils ne sont plus que de 16% selon les chiffres publiés vendredi par Santé publique France. Principales raisons évoquées pour cette opposition: "un manque d'information, une incertitude sur l'efficacité du vaccin, selon eux, et manque de recul" sur les effets indésirables, détaille le ministère.

Néanmoins on a un signal d'espoir: parmi ces réfractaires, à peu près la moitié estimerait pouvoir changer d'avis.

Ministère de la Santé.


Convraincre les réfractaires, "c'est clairement un très gros enjeu des prochaines semaines, dans le contexte épidémiologique qu'on connaît en Outre-mer: réussir à ramener à la vaccination ces personnes qui ont des préjugés hostiles mais qui pour autant pourraient se laisser convaincre", explique-t-il. Les autorités comptent pour cela sur des actions classiques de communication (spots télé et radio, campagnes d'affichage), mais aussi sur le "rôle de relais" des professionnels de santé.