Venezuela : la France reconnaît l'opposant Juan Guaido comme "président en charge"

Vue du ministère français des Affaires étrangères à Paris.
La France reconnaît l'opposant Juan Guaido comme "président en charge" du Venezuela, après l'expiration de l'ultimatum à Nicolas Maduro qui a refusé de convoquer une nouvelle élection présidentielle, a annoncé lundi Emmanuel Macron sur Twitter, à l'instar de l'Espagne et de l'Allemagne.
"Les Vénézuéliens ont le droit de s'exprimer librement et démocratiquement. La France reconnaît Juan Guaido comme 'président en charge' pour mettre en oeuvre un processus électoral", a tweeté le chef de l'Etat. L'Espagne, la France, l'Allemagne, la Grande-Bretagne, les Pays-Bas et le Portugal avaient donné le 26 janvier huit jours à Nicolas Maduro pour convoquer une nouvelle élection présidentielle, faute de quoi ils reconnaîtraient M. Guaido comme président.
           

Le Kremlin dénonce l'"ingérence"

Madrid, Londres et Berlin ont reconnu M. Guaido lundi matin. Avant cela, Juan Guaido, qui s'était proclamé le 23 janvier président par intérim du Venezuela, avait déjà été reconnu par les Etats-Unis, le Canada, l'Australie et de nombreux pays d'Amérique latine. Le Kremlin s'est insurgé dans la matinée contre une "ingérence" des Européens. "Nous percevons les tentatives de légitimer l'usurpation du pouvoir comme une ingérence directe et indirecte dans les affaires internes du Venezuela", a déclaré aux journalistes le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.
           
Le ministre français des Affaires étrangères  Jean-Yves Le Drian avait, peu avant le tweet d'Emmanuel Macron, déclaré que pour Paris, Juan Guaido avait "la légitimité pour organiser des élections" présidentielles, face au "refus du président Maduro d'organiser des élections présidentielles qui seraient de nature à clarifier, ‘séréniser’ la situation au Venezuela".
           

Quid de l'Union européenne ?

Interrogé sur France Inter sur la possibilité d'une reconnaissance officielle par l'Union européenne de M. Guaido comme président par intérim, Jean-Yves Le Drian a laissé la porte ouverte. "Nous allons nous mettre en relation avec nos collègues européens pour reformuler cette demande et faire en sorte qu'un groupe de contact que nous nous proposons de créer pour accompagner la transition puisse se mettre en oeuvre, avec les pays européens qui voudront bien s'y joindre", a-t-il dit. Il a en outre récusé les accusations d'ingérence, formulées notamment par la Russie.