Depuis le début du mois de janvier, les soignants positifs au coronavirus mais ne présentant pas ou peu de symptômes peuvent continuer à travailler, à condition d’être vaccinés. La mesure d’exception vise à soulager les services hospitaliers qui doivent accueillir de plus en plus de malades avec de moins en moins de personnel, les professionnels de santé étant de plus en plus nombreux à attraper le coronavirus.
Victoire Jasmin, sénatrice (PS) de la Guadeloupe, propose d’élargir cette exception aux personnels de santé guadeloupéens non-vaccinés. Alors que le Sénat s’apprête à débattre du projet de loi prévoyant la transformation du pass sanitaire en pass vaccinal, elle a déposé un amendement pour "interrompre la suspension du contrat de travail pour les soignants non-vaccinés en Guadeloupe" lorsque l’état d’urgence sanitaire est décrété et que les établissements de santé sont soumis à "de fortes tensions".
Deux cas "totalement différents"
"Pourquoi est-ce qu’on empêche les soignants non vaccinés d’exercer quand on permettrait à des soignants cas positifs, asymptomatiques ou paucisymptomatiques, de travailler ? C’est deux cas d’exercice totalement différents, a rétorqué le ministre de la Santé, Olivier Véran. Il y a l’exercice dans la durée et l’exercice dans une situation exceptionnelle, dérogatoire, où on n’aurait vraiment pas le choix."
Un soignant positif qui serait amené à travailler c’est l’affaire de trois jours, et c’est une situation exceptionnelle dans des services particuliers, vraiment quand on n’a pas le choix. Un soignant qui n’est pas vacciné c’est tous les jours pendant la vague ou en dehors des vagues.
Le ministre est ensuite revenu sur la situation vaccinale des soignants guadeloupéens, et s’est félicité car "l’obligation vaccinale des soignants a atteint le même niveau [en Guadeloupe] qu’en métropole". "Il y avait 1000 salariés des établissements de santé qui n’étaient pas vaccinés, tous se sont vus proposer un entretien individuel en vue d’aborder la question de la vaccination avec eux. 625 ont accepté ce rendez-vous, 300 ont préféré partir, un tiers a déjà été vacciné depuis et les autres sont sur la bonne voie ou sont accompagnés, a-t-il précisé. Donc l’obligation vaccinale en Guadeloupe se passe de façon remarquable."
La Commission des lois du Sénat a rejeté l’amendement de Victoire Jasmin. Il pourra néanmoins être débattu dans l’hémicycle, si la sénatrice décide de le redéposer.