La soprano guyanaise Marie-Laure Garnier fait partie des nommés des Victoires de la Musique Classique 2021, dans la catégorie "Révélation, artiste lyrique". La cérémonie officielle aura lieu le 24 février à Lyon. Un appel au vote public a été lancé jusqu’au mardi 16 à 20h.
Vous la connaissez peut-être, car Marie-Laure Garnier a été la lauréate de la première édition du Prix Voix des Outre-mer en janvier 2019. Cette année, la Guyanaise fait partie de la liste des trois finalistes retenus dans la catégorie "Révélation, artiste lyrique" de la 28e édition des Victoires de la Musique Classique. La cérémonie sera retransmise en direct le 24 février à partir de 21h sur France 3 et France Musique depuis l'Auditorium de Lyon. Le public peut d'ores et déjà voter jusqu’au mardi 16 février à 20h pour son artiste préféré.
Née à Kourou en Guyane, âgée de trente ans, Marie-Laure Garnier a toujours été passionnée de musique. Dès son enfance, elle s’initie à la flûte traversière, puis apprend le piano et l’orgue. Elle participe aussi à la chorale de son école. Remarquée très jeune pour son talent, elle quitte son département natal à 14 ans pour rejoindre le Conservatoire régional de Paris, en classe de flûte. L’année d’après, elle intègre la Maîtrise de Paris. C’est là qu’elle a la révélation du chant et de la scène. Là également que les professeurs repèrent son immense potentiel vocal. L’apprentissage du lyrique commence et dure "trois années de rêve", écrit Marie-Laure Garnier sur son site Internet.
A 19 ans, elle est admise au Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris. Elle y passe sept ans, et obtient sa licence, son master (musique de chambre) et son Diplôme d’artiste interprète. "In fine", elle y "trouve sa voi(e)(x)", ajoute-t-elle. Et quelle voix ! Initiée non seulement au chant mais aussi au théâtre et aux langues étrangères par les professeurs Malcolm Walker et Sophie Geoffroy-Deschaume, entre autres (être artiste lyrique, cela exige non seulement des qualités vocales mais également des qualités d’acteur ou actrice et la maîtrise de certaines langues comme l’allemand, pour chanter certains répertoires), Marie-Laure décide alors de se lancer dans une carrière lyrique.
Récitals internationaux
Le succès arrive rapidement, et la soprano guyanaise fait des récitals au Théâtre des Champs-Élysées, à la Philharmonie de Paris, au Capitole de Toulouse, mais également à l’Oxford Lieder Festival, à l’Auditorium Reina Sofia à Madrid, au Palazzo Contarini Polignac à Venise, à l’Orangerie du Manoir de Skebo en Suède, à la Schumannhauss en Allemagne, au Théâtre Bolchoï de Moscou et au Wigmore Hall de Londres ! À l’opéra, Marie-Laure Garnier a joué dans la Tosca de Puccini, Gerhilde dans La Walkyrie de Wagner, Ygraine dans Ariane et Barbe-Bleue de Dukas ou encore La Cantatrice dans Reigen de Boesmans. Parmi les distinctions reçues, elle a été notamment lauréate du Festival lyrique d’Aix-en-Provence (2018), lauréate de la Fondation Royaumont (2018) et du Prix Voix des Outre-mer (2019).
Celle qui a pour modèle la cantatrice américaine Jessye Norman, décédée en 2019, est particulièrement inspirée par les compositeurs allemands comme Brahms, Schubert, Schumann, et français, notamment Debussy et Fauré. Marie-Laure est également une artiste engagée qui n’hésite pas à donner de son temps. En partenariat avec la Philharmonie de Paris et le Festival d’Aix-en-Provence, elle anime de nombreuses médiations culturelles auprès de publics n’ayant pas accès à la musique classique, organisant régulièrement des ateliers de chant choral dans les écoles et les entreprises. Elle a aussi dirigé le chœur de gospel The Sharing Singers avec qui elle a donné de nombreux concerts auprès de personnes isolées, dans des maisons de retraite et médicalisées.
Regardez l'interview que Marie-Laure Garnier a accordée à Guyane La 1ere
Bonus ► Outre-mer la 1ère a rencontré Marie-Laure Garnier dans le Loiret, là où la soprano a récemment posé ses valises. Regardez ce reportage :