VIDÉO. À Mayotte, ils se mobilisent pour aider des mineurs isolés

À Mayotte, de nombreux enfants sont abandonnés. Ces milliers de mineurs isolés vivent en marge de la société et leur situation provoque de nombreuses difficultés et tensions. Un restaurateur, une avocate, un éducateur et une femme cheffe d’entreprise agissent pour aider ces mineurs. Quatre visions de l’engagement reliées par un même esprit d’hospitalité dans ce documentaire inédit "Hospitalités, l'audace d’accueillir".

À Mayotte, un habitant sur deux a moins de 18 ans. Entre 5 et 8 000 enfants sont livrés à eux-mêmes, en marge de la société et du système scolaire. Certains se retrouvent seuls sur le sol français après l’expulsion de leurs parents étrangers en situation irrégulière. D'autres sont négligés par des familles en difficulté. En bande dans les rues de Mamoudzou, ils font la manche, rackettent les habitants ou volent ce qu'ils peuvent voler. En proie à de graves difficultés économiques et sociales, la population souffre au quotidien de la montée de la délinquance et développe à l'encontre de ces enfants une attitude de rejet et de haine. Face à cette situation explosive, les autorités tentent d'apporter des solutions pour lutter contre l'insécurité de l'espace public.


Ce documentaire inédit s’attache à quatre personnalités natives de l'île qui se battent sur différents fronts pour aider les nombreux mineurs isolés et inciter les habitants à renouer avec leur hospitalité légendaire, pour intégrer ces enfants à la société mahoraise.

Quatre visions, quatre engagements pour un même esprit d’hospitalité

De gauche à droite et de haut en bas : Djounaïdi Ali Mouigni, dit Djouna, le collectif du quartier de Majicavo, Sophiata Souffou et Fatima Ousseni

  • Fatima Ousseni est la première femme avocate au barreau de Mayotte. Engagée et connue pour son autorité professionnelle, spécialisée dans la défense de jeunes mineurs avec sa structure "Groupe de défense des avocats d’enfants", elle accompagne avec bienveillance, dans sa permanence du tribunal de Mamoudzou, des jeunes isolés en perte de repères.
  • Restaurateur, activiste et membre du comité de vigilance dans son quartier de Majicavo Dubaï, Combo Bacar Maoulida épaule ses voisins ainsi que des jeunes déscolarisés confrontés à des démarches difficiles. Il a transformé sa maison en une école qui scolarise environ une centaine d’enfants de 7 à 15 ans avec des enseignants bénévoles. Sa générosité et son envie d'aider son prochain lui ont été transmis par sa mère.
  • Ancien jeune ambassadeur aux droits de l’enfant, Djounaïdi Ali Mouigni, dit Djouna, est aujourd'hui travailleur social au sein d'une association qui vient en aide aux enfants de 10 à 18 ans qu'il accompagne dans leurs démarches administratives et à s'intégrer dans le système scolaire. Une des premières démarches à faire pour ces jeunes est l’inscription au CASNAV ( Centre Académique pour la scolarisation des nouveaux arrivants et des enfants du voyage). Son engagement l'emmène régulièrement à la rencontre des jeunes des bidonvilles pour les soutenir et les encourager à se faire aider.
  • Sophiata Souffou, cheffe d’entreprise et présidente de l’ACFAV (Association pour la condition féminine et aide aux victimes) s'active en permanence pour la défense des femmes et la cause des enfants. Elle est aussi présidente de la fédération des MFR (Maison Familiale Rurale) de Mayotte. Il en existe trois sur l’île. Ces maisons proposent aux jeunes et aux adultes un modèle de formation alternatif pour s'élever, réussir et s'intégrer pleinement dans la société et le monde du travail. Femme de poigne investie dans plusieurs associations de l’île, elle n’en n'oublie pas pour autant sa joie de vivre et sa bonne humeur.

Réalisation : Meryem de Lagarde
Production : Drôle de Trame avec la participation de  France Télévisions 
Durée : 52 min
2022