VIDEO. Collin Serin, le Gwo ka dans les veines

Entre le syndicalisme et la promotion de la culture de son île La Guadeloupe, Collin Serin a donné un sens de combat à sa vie. Sa passion pour le Gwo ka, ce son né du tambour des esclaves africains déportés dans son île lui a donné davantage de force pour gagner des batailles.

Entre le syndicalisme et la promotion de la culture de son île La Guadeloupe, Collin Serin a donné un sens de combat à sa vie. Sa passion pour le Gwo ka, ce son né du tambour des esclaves africains déportés dans son île lui a donné davantage de force pour gagner des batailles.  

"Je parais timide c'est vrai mais je suis grande gueule, et pour faire du syndicalisme il faut avoir une grande gueule. Il faut avoir des idées aussi", Collin Serin a aussi des valeurs de probité auxquelles il ne déroge jamais. Recruté en 1994 comme "Technicien en produit dangereux" chez le géant américain Fed Ex, il est élu délégué syndical Force Ouvrière trois ans plus tard. Il défend ses camarades sans jamais les trahir malgré les tentatives de récupération de sa direction.

C'est que le natif de Bois Rimbault dans la commune de Baillif en Guadeloupe est un homme taillé dans le vrai. S'il a passé toute sa carrière à Paris et sa région, il n'a jamais oublié d'où il vient : "La Guadeloupe c'est ma terre, c'est mon pays". Et le Gwo Ka une composante essentielle de sa culture, "Cette musique est en moi. Cette musique est dans mes veines, dans mon sang". Depuis son arrivée à Paris dans les années 80, Collin n'a cessé de promouvoir ce son guadeloupéen à travers des associations comme l'UTEG (Union des travailleurs et étudiants guadeloupéens) et NKB (Nou ka bay, nous transmettons). Pour lui le Gwo ka qui est né dans les champs de cannes à sucre "n'est pas seulement une musique, c'est un esprit. Ce sont des Africains déportés en Guadeloupe, les Neg marrons qui s'enfuyaient des habitations qui l'ont créé. C'est pour ça que cette musique a cette force".

Depuis le début de cette année Collin a pris une retraite bien méritée. Mais une chose est sûre, c'est que pour lui la lutte continue, encore et encore.