Le FIFO est crée en 2004 par Walles Kotra alors directeur exécutif en charge des Outre-mer à France Télévisions et Heremoana Maamaatuaiahutapu, alors directeur de la maison de la culture à Papeete et actuel ministre de la culture de la Polynésie française.
Un des objectifs du FIFO est de faire de Tahiti la capitale océanienne du film documentaire afin de permettre aux Océaniens de se rencontrer et de se révéler aux yeux du monde. Trait d’union entre le monde polynésien, micronésien et mélanésien depuis sa création, le FIFO est devenu un lieu privilégié où la parole est donnée à l’Homme du Pacifique. C’est également un événement culturel d’importance qui permet la promotion de la région à travers ses images.
Un rendez-vous incontournable
Au début du FIFO, il n’y avait pas de documentaires locaux faute de moyens pour les produire face aux géants étrangers. L’aide à la production audiovisuelle n’existait pas en Polynésie. Dès les premiers FIFO, une réflexion a été engagée pour modifier cela. Un fonds pour la création audiovisuelle a été crée par la suite.
Le FIFO est un rendez-vous incontournable pour un véritable partage du patrimoine audiovisuel océanien dans un monde où le poids et la voie de l’image sont des axes majeurs et privilégiés de l’établissement du dialogue et de l’échange.
La naissance d'un esprit commun à l'Océanie
Le FIFO est le seul lieu au monde où on essaye de sentir les interrogations de notre région.
Walles Kotra
En vingt ans, il est devenu le rendez-vous incontournable du film documentaire dans le Pacifique et de la culture océanienne.
Raconter vingt ans de festival, c'est traverser vingt ans d'actualité océanienne. Cela avec des films en prise avec le monde qui se manifeste dans les œuvres présentées et dans les choix du jury.
Le festival est le reflet de son temps, et revoir les grands moments du FIFO est aussi une manière de se réapproprier l'histoire contemporaine de cette région du monde. Le FIFO a toujours fait la part belle à des thématiques fortes, telles la question de l'identité de genre avec Kumu Hina du réalisateur Joe Wilson, prix du public en 2015, le nucléaire avec le documentaire Aux enfants de la bombe, réalisé par Christine Bonnet, grand prix du jury en 2013, l'environnement avec le documentaire Te Henua e Nnoho réalisé par Briar March, qui a obtenu le grand prix en 2010 ou bien encore l'histoire avec Tjibaou, la parole assassinée réalisé par Walles Kotra et Gilles Dagneau, prix du public en 2004.
Une sélection de chaque édition se produit désormais hors les murs avec le FIFO hors les murs. Miriama Bono (présidente de l’association du FIFO –AFIFO) tient à ce que le festival reste accessible aux populations. Le FIFO va à la rencontre de ses publics grâce à des rencontres avec les scolaires dans les îles, aux Marquises, aux Tuamotu, aux îles australes.
Pendant le festival, divers événements sont également organisés pour les professionnels et le public afin de faciliter les rencontres et le développement de projets en commun. Il y a désormais une Nuit de la fiction ou encore des Pitch dating qui viennent compléter l’offre initiale et des colloques des télévisions océaniennes.
La narration du film est réalisée par l'une des plumes les plus acérées de la jeunesse de Nouméa, le poète kanak Paul Wamo.
Avec les témoignages de Laure Adler, présidente du jury du FIFO en 2007 et 2008, Greg Germain, metteur en scène, président du FIFO 2013, Hervé Bourges, président du jury du FIFO en 2004 et 2006, Luc Jacquet, réalisateur, président du jury du FIFO en 2011, 2014 et 2021 et Emmanuel Kasarhérou, président du musée du Quai-Branly – Jacques Chirac, président du FIFO 2022.
Le FIFO a traversé une crise sanitaire majeure, des soubresauts politiques et il est toujours là, un vrai " tupuna !".
Le site du FIFO
Retrouvez sur le portail des Outre-mer des documentaires présentés au FIFO.
Réalisation : Jacques Navarro-Rovira
Production : Merapi avec la participation de France Télévisions
Durée : 52 min - 2022