Ce fut le déclic. J'ai compris à ce moment-là que désormais, un jour, je serai forcément pilote.
Il quitte la Réunion à 14 ans
À 11 ans, Denis entre sur concours à l’école militaire préparatoire du Tampon. La discipline et la rigueur imposées ne l’ont pas effrayé. Au contraire. Elle correspondait au tempérament de l’adolescent. Aussi, lorsque l’école a fermé définitivement ses portes en 1991, Denis demande à ses parents de le laisser partir à 9000km de la maison, à Grenoble. "Je l'ai laissé partir, confiante, je me suis dit qu’il sera certainement bien encadré et on verra la suite", affirme sa maman. "Ici, à La Réunion, je ne vois pas où il se serait formé, il n'y a pas d'école de pilote. Il fait partir. Comme on dit chez nous, il fallait sauter la mer", ajoute Claude, son père.À l’école des Pupilles de l’air de Grenoble, le jeune Denis réalise un parcours sans faute jusqu’aux classes préparatoires de mathématiques. Il réussira même son brevet de pilote avant d’obtenir son permis de conduite.
Je me souviens que nous allions avec mes copains de classe à l’aérodrome en stop pour faire un tour d’avion
Pilote à la division Boeing 777 d'Air France
Denis rejoint ensuite l’ENAC, l’école Nationale de l’Aviation à Toulouse, la plus importante des Grandes Ecoles aéronautiques d'Europe. Diplômé en 2001, les portes du ciel s'ouvrent à lui. Sa carrière de pilote commence en 2002 lorsqu’il intègre Air France. Il aurait pu entrer dans la compagnie un an plus tôt, mais les attentats du 11 septembre aux Etats-Unis a contraint Air France a geler les embauches.Denis effectue quelques mois de formation et de qualification sur un A 320 avant de réaliser son premier vol commercial vers Athènes en 2003. Depuis, Denis a traversé les continents, les mers et les océans. Plus de 7 millions de kilomètres accomplit en 14 ans, soit 19 fois la distance entre la terre et la lune. Un parcours à plus de 900 km/h de moyenne et pas la moindre lassitude. "Il n'y a jamais de routine. Chaque vol est différent du précédent et je prends toujours autant de plaisir à voler."
Instructeur au simulateur de vol
Et quand Denis revient sur terre, il ne quitte pas vraiment le cockpit. Instructeur au simulateur de vol de Roissy, il prépare les 3 500 pilotes de la compagnie à affronter les situations les plus extrêmes. "Les pilotes s'entraînent comme dans la vraie vie dans ce cockpit qui est une reproduction à l'identique d'un Boeing 777. Ils sont confrontés à des événements comme une panne moteur ou un dégagement de fumée dans le cockpit, ils doivent alors appliquer une procédure pour sécuriser l'appareil".
La vie quotidienne de Denis Bénard, pilote de ligne, en 5 épisodes :
Retrouvez à travers 5 reportages, la vie quotidienne de Denis Bénard. Sa vie de famille rythmée par les absences et parfois les angoisses de ses proches (épisode 1), sa fonction d'instructeur au simulateur de vol de Roissy où les pilotes de la compagnie se préparent à affronter les situations les extrêmes (épisode 2), son métier de pilote sur les vols 644 et 645 Paris-La Réunion dans le cockpit d'un Boeing 777-300 (épisode 3 et 5) et enfin son amour inconditionnel pour "son" île où il se rend très régulièrement pour voir ses parents (épisode 4).Cette série de 5 reportages est à découvrir ici mais est également du lundi 25 au vendredi 29 septembre dans Info Soir à 18h30 sur France Ô.