VIDEO : Minerais et matériaux : l’âge d’or ? [Outre-mer et si on bougeait les lignes ?]

Le gouvernement affiche sa volonté de souveraineté en matière de production des minerais et des métaux. Il en fait une condition de la réussite de la transition énergétique, le fer de lance de sa lutte contre le réchauffement climatique. Et dans ce cadre, les métaux rares sont-semble-t-il, les nouvelles matières incontournables dans ce processus. Les Outre-mer sont concernées. Mais pour certains élus locaux, les projets de miniers sont loin d’inclure les populations locales.

Avec la transition énergétique, les minerais et métaux ouvrent une nouvelle page de la production minière dans le monde et en France. Ces produits, le nickel, le coltan, le Cobalt et le cuivre pour ne citer qu’eux font parti de notre quotidien ; entre les batteries des voitures électriques, les avions les téléphones.

Pour en avoir en quantité et en disponibilité et ne pas dépendre de pays étrangers, la France a lancé un inventaire de ces ressources dites critiques et ou stratégiques. Des projets d’exploitation minière sont menés comme dans l’Allier avec le lithium.

Dans les Outre-mer, outre le Nickel en exploitation depuis plus d’un siècle et demi en Nouvelle-Calédonie, des permis de prospection du Coltan en Guyane ont été attribués à une société française. Mais sur place, les associations environnementales et d’agriculteurs sont vents debout contre le projet.

Les sites à explorer se situent à l’intérieur d’une zone déjà mise en culture depuis plus de vingt ans par des agriculteurs.

Pour les élus dont le député Jean-Victor Castor, ce genre de projet n’inclut pas la population locale et encore moins les élus. « Tout est décidé à Paris » souligne le parlementaire. Philippe Chalmin, expert français des matières premières, pointe les incohérences des uns et des autres ; il déplore l’échec du projet « la Montage d’or » en Guyane, un projet qui avait tout pour réussir selon lui, mais qui n’a pas reçu le soutien des associations environnementales et des élus. Pour le député Castor, ce projet a échoué « parce qu’il ne prenait pas en compte les besoins du territoire ».

Usine de nickel

Le nickel calédonien

Depuis plusieurs mois, le nickel qui tient une place importante dans l’histoire et l’économie de la Nouvelle-Calédonie est en crise. Des tractations ont eu lieu, conduisant le gouvernement a proposé « un pacte Nickel », bien avant la crise politique actuelle. Dans ce pacte, Bruno Lemaire renvoie dos à dos, indépendantistes et loyalistes pour trouver une solution, pointant en substance la « doctrine nickel ». Cette doctrine prônée par la Province Nord du Caillou interdit aux mineurs calédoniens d’exporter du minerai brut à l’exception de celui envoyé aux usines calédoniennes offshore.

Pour Philippe Chalmin, cette crise repose en partie sur cette « doctrine nickel » ; car même si le nickel de la Nouvelle-Calédonie représente entre 20 et 30% des réserves mondiales de nickel, « il est aujourd’hui largement dépassé par l’Indonésie ».

Le nickel, véritable colonne vertébrale du Caillou, a fait l’objet d’un documentaire en 2015 par Eric Beauducel (cf : « Sur les terres du Roi Nick »). Pour le documentariste, tout en Nouvelle-Calédonie repose sur le nickel, et « la société n’a pas réfléchi à une vie sans nickel » selon le documentariste. Une absence de diversification que souligne aussi Philippe Chalmin.

De G à D : Eric Beauducel et Jean-Victor Castor,

 

Les invités pour l’émission :

Jean-Victor Castor, député de Guyane.

Co-auteur du rapport 2023 de l’Assemblée nationale sur l’aménagement et le développement durable de la Guyane.

Eric Beauducel, documentariste. Vous avez réalisé de nombreux documentaires sur la Nouvelle-Calédonie dont un sur le nickel. « Sur les terres du Roi Nick » en 2015.

De G à D : Nolwenn Rocca et Philippe Chalmin

 

EN DUPLEX depuis Bayonne :

 

Philippe Chalmin, professeur émérite à l’Université Paris-Dauphine ; Co-auteur du rapport Cyclope sur les matières premières

 

EN DUPLEX depuis la Guyane :

Nolwenn Rocca, coordinateur juriste au sein de l’association Guyane Nature Environnement

Une émission présentée par Siti Daroussi
Rédacteur en chef : Didier Givodan
Production : Pôle Outre-mer de France Télévisions
Durée : 52 minutes - © 2024