VIDEO. Tranches de vie - Souvenirs d'enfance d'adultes ultramarins

Enfances heureuses ou maltraitées elles ont marqué à vie celles et ceux qui en parlent. Ici dans l'hexagone ou en Outre-mer ces souvenirs d'enfance qui reviennent à la surface, montrent à quel point ils sont déterminant dans les trajectoires empruntées par ceux qui les ont vécues.

Enfances heureuses ou maltraitées elles ont marqué à vie celles et ceux qui en parlent. Ici dans l'hexagone ou en Outre-mer ces souvenirs d'enfance qui reviennent à la surface, montrent à quel point ils sont déterminant dans les trajectoires empruntées par ceux qui les ont vécues. 

Marie-Louise Cittee est enseignante en banlieue parisienne. Enfant elle n'a jamais compris pourquoi du jour au lendemain sa grand-mère Philomène est retournée vivre en Martinique. " Tout enfant a besoin de pilier pour grandir et ce pilier je l'ai eu grâce à ma grand-mère : l'amour, la tendresse, l'attention .... et les mots doux ".

Certains enfants n'ont pas cette chance de s'appuyer sur un tel pilier. Jessy Gerbandier, Réunionnaise qui travaille dans l'administration et Ketty Steward, Martiniquaise qui écrit des nouvelles de science fiction en savent quelque chose. L'une entend son père souhaiter sa mort. L'autre est violée par son beau-père et son fils dès l'âge de 7 ans.
Il est très difficile de se construire avec de tels souvenirs. Si elles en parlent aujourd'hui avec tant de courage, ces deux femmes demeurent marquées à vie.

Confrontés à de nouvelles réalités les enfants des Outre-mer qui suivent leurs parents dans l'hexagone doivent s'adapter. Sylvain Aupra est danseur. Il se souvient comment il a quitté la Guyane, " On est rentré en métropole j'avais 14 ans. Mon frère avait 16 ans. Là j'ai découvert la France. Je me suis dit ta nature ne correspond pas à cet environnement là et si tu as envie de t'en sortir, il va falloir commencer à te battre dès maintenant ".

Cet environnement, c'est presque toujours la banlieue. Imani Base chanteur et Yoan Silver créateur de sa marque de baskets ont grandi à la cité des 4000 à La Courneuve. Tous deux Guadeloupéens, ils affirment " La banlieue ça t'apprend le partage. On était tous issus du quartier, pas de nos origines ". Ils ont réussi leur vie grâce à une Maman omniprésente. Yoan : " Mon père est parti très tôt de la maison. Ma mère a été l'homme à tous les niveaux. Elle a élevé seule cinq enfants ".