Suds (Continuo Jazz/UVM Distribution) de Viktor Lazlo. Nous l’avions quittée avec un roman, on la retrouve avec un album. Ainsi va la vie de Viktor Lazlo, entre musique, littérature, cinéma, télé et théâtre. "Mais la musique ne me quittera jamais" précise l’artiste. Ce dernier opus, 13 chansons, 13 ballades (son 13e album !) est le fruit d’une rencontre inopinée.
Une humanité métissée
En 2019, elle croise un vieil ami, le guitariste et compositeur Khalil Chahine. Ensemble, ils décident d’écrire un album, avec des chansons uniquement en français (à l’arrivée, on entend tout de même des paroles en créole et en anglais au détour de certaines titres). "Lui a composé les mélodies telles qui me voyait les chanter. Quand il m’a envoyé la première chanson, c’était une mélodie au rythme cubain : c’était sa vision de moi." A elle les textes, donc. "Quand j’écris, je ne réfléchis pas à une thématique. Cependant, je me suis rendue compte que je parlais beaucoup de nous ; nous les enfants de l’immigration, du Bumidom et tous les autres." Des enfants qui ont en commun de produire une humanité métissée, culturellement et intellectuellement précise celle dont le père est Martiniquais et la mère Grenadienne.
Les origines
Si l’on retrouve la question des origines en filigrane dans cet album, Viktor Lazlo y aborde aussi le thème du genre dans le titre devenir le garçon ou celui de l’amour (qui finit) dans Charabia. Elle voulait une atmosphère apaisante après cette violence inouïe générée par la pandémie, Khalil Chahine a touché juste. Essai transformé donc. D'autant que par moments, Suds nous rappelle l'ambiance ouatée de Chambre avec vue, le magnifique album d'Henri Salvador.