Les personnels d'un lycée de Mayotte qui exercent un droit de retrait depuis l'attaque de leur établissement par plusieurs dizaines de jeunes, poursuivent leur mouvement après l'échec de négociations avec la préfecture sur la sécurité de l'établissement, a-t-on appris de source syndicale.
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Les agents et enseignants du lycée de Kahani (centre-ouest), ont voté "à 95%" la poursuite de leur droit de retrait", a indiqué à l'AFP le secrétaire départemental de la CGT Educ'Action, Quentin Sedes. Le nombre d'agents exerçant leur droit de retrait est en augmentation, "ceux qui votaient jusque-là blanc ou s'abstenaient ayant rejoint le mouvement", a précisé une enseignante.
Les enseignants se sont dit "plus que déçus" de l'absence d'évolution dans les propositions de la préfecture et du vice-rectorat, par rapport à ce qui leur avait été proposé à la fin d'un premier droit de retrait, durant deux semaines en novembre, après des violences dues à des rivalités intervillageoises. Le vice-rectorat avait alors lancé des travaux de sécurisation du hub de transport scolaire, lieu de rencontre des bandes rivales.
"Nous ne sommes effectivement pas en mesure de mettre des gendarmes en permanence devant tous les établissements scolaires de Mayotte (...) matin, midi et soir comme l'exigent ces agents", a déclaré le directeur de cabinet de la préfecture. Il a précisé qu'un dispositif de gendarmerie "adapté, en fonction de l'actualité et des renseignements que l'on peut avoir" aux abords de l'établissement scolaire serait mis en place dès que "les agents auront repris le travail".
Rivalités intervillageoises
Le 19 janvier, des jeunes ont jeté de grosses pierres sur les élèves dans la cour puis se sont introduits dans l'établissement, armés de machettes, de barres de fer et de bâtons, provoquant de violentes échauffourées.Les enseignants se sont dit "plus que déçus" de l'absence d'évolution dans les propositions de la préfecture et du vice-rectorat, par rapport à ce qui leur avait été proposé à la fin d'un premier droit de retrait, durant deux semaines en novembre, après des violences dues à des rivalités intervillageoises. Le vice-rectorat avait alors lancé des travaux de sécurisation du hub de transport scolaire, lieu de rencontre des bandes rivales.
44 conseils de discipline
"Ce qui nous interpelle", c'est que préfecture et vice-rectorat "ont admis n'avoir pas les moyens d'assurer notre sécurité (...) et celle de tous les établissements scolaires en même temps", a souligné une enseignante. "Le dispositif est à géométrie variable (...) en fonction des urgences", a confirmé le vice-rectorat de Mayotte, précisant que 44 conseils de discipline à l'encontre des fauteurs de trouble identifiés lors de l'offensive du 19 janvier allaient se tenir."Nous ne sommes effectivement pas en mesure de mettre des gendarmes en permanence devant tous les établissements scolaires de Mayotte (...) matin, midi et soir comme l'exigent ces agents", a déclaré le directeur de cabinet de la préfecture. Il a précisé qu'un dispositif de gendarmerie "adapté, en fonction de l'actualité et des renseignements que l'on peut avoir" aux abords de l'établissement scolaire serait mis en place dès que "les agents auront repris le travail".