Il est Miquelonnais, elle bretonne. Mathieu et Iris projettent de faire un tour du monde à la voile et proposer des crêpes lors de leurs escales. Pour y parvenir, ils retapent un voilier mythique à Brest, Le Basile. Les deux moussaillons espèrent prendre le large en 2021. Direction le grand nord!
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Installé face à la mer, sur le terre-plein de la marina du Moulin Blanc à Brest, Le Basile se fait chouchouter depuis octobre dernier, date de sa mise à sec. Sur le pont, Iris Cordeau et Mathieu Goraguer bouchent quelques trous. Les deux tiers avant du voilier viennent d’être vidés, sablés et repeints. Il faut absolument éviter que la pluie qui s’annonce sur Brest ce jour-là ne s’infiltre dans le bateau.
Près de 40 ans plus tard, afin de pouvoir de nouveau affronter les mers les plus froides du globe, Le Basile doit être retapé. Les travaux ont débuté à l'automne 2017. Mathieu Goraguer vient alors d’acheter pour 20.000 euros, seulement, cette légende des mers, un peu usée et qui mérite quelques améliorations. "On se mettra un poêle là pour chauffer. Parce qu’ils n’avaient pas de poêle quand ils sont partis en Géorgie du Sud. Ils se chauffaient entre eux !"
À l’arrière, la cabine est un peu étroite. Le carré sert de couchage, la cuisine est équipée. Pour faire des économies, l'enfant de Saint-Pierre et Miquelon s’est installé sur le navire. "C’est le camping ! explique le jeune homme de 24 ans. Mais ça va, on a l’eau courante sur le terre-plein." Et l’électricité aussi. En attendant la fin des travaux, la table à carte sert pour les repas. Le confort est rudimentaire pour le moment, mais la motivation reste intacte.
Objectif : créer des liens dans les ports où ils accosteront. "C'est troquer des crêpes contre une culture, un savoir-faire. Quand on arrivera chez quelqu'un, on sera plus à l’aise pour s’intégrer en leur amenant quelque chose." En attendant, les crêpes permettent de gagner un peu d'argent, car "financièrement, c'est dur!". "On est déjà dans le troc parce que les gens nous aident, on est déjà dans le partage depuis le début. Sinon on aurait rien fait."
Jusqu'ici, tout fonctionne. Malgré quelques surprises au fil des travaux, Iris et Mathieu sont confiants. La famille, les amis et même des inconnus leur prêtent main-forte grâce à la notorité du voilier. À la marina des gens s'arrêtent et questionnent les deux mousaillons : "c'est le vrai Basile?". "On a fait plein de visites depuis le début et par rapport à tous ces gens-là, on est obligés d'y arriver aussi."
Iris et Mathieu estime à 80.000 euros le budget total de la rénovation du bateau. Outre les crêpes, la Bretonne et le Miquelonnais ont lancé une cagnotte en ligne. Ils espèrent récolter 8.000 euros d’ici le 7 juin.
Regardez notre reportage à Brest :
Un voilier légendaire
Le Basile, monstre d'acier, long de 14m50, construit en 1976, a fait rêver plus d'un moussaillon. Au début des années 80, il transportait huit personnes jusqu’en Géorgie du Sud pour une grande expédition associant marins et alpinistes. Ensemble, ils ont dompté des mers déchainées et gravi des sommets jusque là inviolés. Cette exceptionelle aventure nautique et montagnarde dans le cercle polaire antarctique a fait l’objet d’un documentaire de TF1.Près de 40 ans plus tard, afin de pouvoir de nouveau affronter les mers les plus froides du globe, Le Basile doit être retapé. Les travaux ont débuté à l'automne 2017. Mathieu Goraguer vient alors d’acheter pour 20.000 euros, seulement, cette légende des mers, un peu usée et qui mérite quelques améliorations. "On se mettra un poêle là pour chauffer. Parce qu’ils n’avaient pas de poêle quand ils sont partis en Géorgie du Sud. Ils se chauffaient entre eux !"
À l’arrière, la cabine est un peu étroite. Le carré sert de couchage, la cuisine est équipée. Pour faire des économies, l'enfant de Saint-Pierre et Miquelon s’est installé sur le navire. "C’est le camping ! explique le jeune homme de 24 ans. Mais ça va, on a l’eau courante sur le terre-plein." Et l’électricité aussi. En attendant la fin des travaux, la table à carte sert pour les repas. Le confort est rudimentaire pour le moment, mais la motivation reste intacte.
Le troc comme mode de vie
D’ici deux à trois ans, le voilier pourra accueillir "huit personnes confortablement" pour partir à la conquête du grand nord. D'abord le Groënland, puis Terre-Neuve et une escale à Saint-Pierre et Miquelon. "Là on va agrandir la cuisine, et là on fera un toilette avec une douche", liste Mathieu, un chapeau de paille vissé sur la tête. Et puis il y aura une échelle, qui mènera directement à la barre. Les deux moussaillons se voient déjà sur l’océan. Et dans leurs rêves, ils font des crêpes à chacune de leurs escales. C'est le fil rouge des "Aventures de Basile".Objectif : créer des liens dans les ports où ils accosteront. "C'est troquer des crêpes contre une culture, un savoir-faire. Quand on arrivera chez quelqu'un, on sera plus à l’aise pour s’intégrer en leur amenant quelque chose." En attendant, les crêpes permettent de gagner un peu d'argent, car "financièrement, c'est dur!". "On est déjà dans le troc parce que les gens nous aident, on est déjà dans le partage depuis le début. Sinon on aurait rien fait."
L'entraide et le partage
Quand ils ne travaillent pas sur le bateau, les deux mousaillons embarquent dans la voiture leurs biligs, ces plaques en fonte qui servent à cuire les crêpes, ainsi que tous les ingrédients nécessaires. Ce soir-là, ils ont été embauchés pour un anniversaire. 40 personnes à servir et autant d'aides potentielles pour retaper Le Basile. Sur la table, juste à côté des oeufs et du jambon, une pile de brochures détaille le projet. Les invités s'y attardent, la discussion démarre.On leur présente le projet. Tout de suite ils adhèrent et veulent nous aider parce que c’est une histoire de partage.
- Mathieu Goraguer
Jusqu'ici, tout fonctionne. Malgré quelques surprises au fil des travaux, Iris et Mathieu sont confiants. La famille, les amis et même des inconnus leur prêtent main-forte grâce à la notorité du voilier. À la marina des gens s'arrêtent et questionnent les deux mousaillons : "c'est le vrai Basile?". "On a fait plein de visites depuis le début et par rapport à tous ces gens-là, on est obligés d'y arriver aussi."
Iris et Mathieu estime à 80.000 euros le budget total de la rénovation du bateau. Outre les crêpes, la Bretonne et le Miquelonnais ont lancé une cagnotte en ligne. Ils espèrent récolter 8.000 euros d’ici le 7 juin.
Regardez notre reportage à Brest :