Un concert au festival les Zébrures d'Automne à Limoges et voilà le musicien guyanais qui s’apprête à tourner la page Motozot’, album concept porté depuis trois ans... Un spectacle tout feu tout flamme de Yann Cléry devant un public conquis, saisi de froid et de plaisir.
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17h22. C’est la « balance » pour Yann Cléry sur la scène de la Caserne Marceau, l’espace créé pour accueillir les manifestations des « Zébrures d’Automne » en extérieur ; un pied de micro à serrer, des fils à brancher, des effets à régler... Au milieu de toute cette agitation, le musicien guyanais a pourtant l’air serein. Un sourire empli de bienveillance reste invariablement vissé sur ses lèvres, avec un mot gentil pour chacun de ses interlocuteurs, qu’il soit musicien ou technicien.
C’est qu’il faut que tout soit parfait pour tous ceux qui viennent l’écouter chanter, conter cette Guyane qu’il porte en lui et qui l’accompagne à chaque concert comme ici aux « Zébrures » :
Encore deux-trois réglages et déjà avec quelques mesures en guise d'essais, ça balance et ça groove... et le concert n'a même pas encore commencé ! Sérénité totale pour le musicien aguerri qui avoue ne pas connaître le trac :
Le public de Limoges est courageux, venu en nombre écouter Yann Cléry et jusqu’au bout malgré le froid qui ceint ce soir-là la caserne Marceau et son chapiteau en extérieur. Une fraîcheur qui, si elle a eu au final raison de quelques spectateurs, n’aura pas empêché les autres d’entendre, vers la fin du spectacle, une version délirante et fiévreuse du fameux Boléro de Ravel mâtiné de rythme bushinengue : audacieuse. Et en guise d’au revoir - et avant de remettre son public d’un soir dans les frimas -, un chaleureux et virevoltant titre Neg Marron viendra ponctuer ce moment guyanais. Extrait :
20h34. Au terme d'une heure et demie de concert, Yann Cléry a touché au cœur le public et le public pour la plupart a découvert un artiste singulier. Motozot’, porté par Cléry et ses musiciens depuis trois ans, approche de sa conclusion qui passe par ces Zébrures puis un dernier concert cette semaine à Paris, avant de s'effacer et laisser place à une nouvelle aventure d’ores déjà annoncée : un projet sans sa formation, en solo. Projet dont la naissance en ces temps incertains n’est pas encore programmée. À suivre, donc...
La flûte, instrument devant
19h09. Le concert débute devant un public qui remplit l’espace du chapiteau autant que les restrictions sanitaires le permettent. Les musiciens habitent la scène, chaque instrumentiste est en place : tambour, basse, guitare électrique, batterie, platines électroniques... ne manque que la flûte traversière de Yann Cléry. La voilà qui s’en vient, portée par la silhouette longiligne du Guyanais, à sa flûte pareille. Car ces deux-là font corps : là où commence l'une finit l'autre. Et de la même façon, Yann Cléry et sa formation se confondent dans une véritable fusion lors de l’interprétation des morceaux de l’album Motozot’ ("moi, toi, vous" en créole guyanais).Plus qu’un album, un projet
Et Yann Cléry tout à coup explose, déployant son groove et son son, sorte de syncrétisme de rock, de sons plus traditionnels, de jazz, de punk... aussi bien sur ses propres compositions que sur les airs habillant par exemple Trêve, texte de Léon-Gontran Damas, un des chantres de la negritude dont il aime à s’inspirer, avouera-t-il sur scène... Toute cette fusion musicale le porte et le voilà habité, et par le rythme et par le verbe. Un métissage également de toutes les Guyanes entre paroles, chants et rythmes créoles, bushinenge et amérindiens. Car, entre deux chansons, il faut l’entendre parler aussi, Yann Cléry : quand il remet les pendules à l’heure sur la Guyane (non, la Guyane n’est pas une île, contrairement à l’erreur commise par certain-es...) ou quand il partage avec le public de Limoges la douleur des Indiens Tékos frappés par les nombreux suicides de leurs jeunes.. Un discours quasi politique, une défense incessante de la beauté et des valeurs de sa terre-mère, la Guyane.Le public de Limoges est courageux, venu en nombre écouter Yann Cléry et jusqu’au bout malgré le froid qui ceint ce soir-là la caserne Marceau et son chapiteau en extérieur. Une fraîcheur qui, si elle a eu au final raison de quelques spectateurs, n’aura pas empêché les autres d’entendre, vers la fin du spectacle, une version délirante et fiévreuse du fameux Boléro de Ravel mâtiné de rythme bushinengue : audacieuse. Et en guise d’au revoir - et avant de remettre son public d’un soir dans les frimas -, un chaleureux et virevoltant titre Neg Marron viendra ponctuer ce moment guyanais. Extrait :
Du feu dans le froid limousin
Une puissance de feu mise en musique, certes à écouter et ré-écouter dans l’album Motozot’ mais qui prend toute son ampleur là, sur la scène des Zébrures, quand Yann Cléry souffle dans sa flûte, quand il chante, quand il danse comme un beau diable.20h34. Au terme d'une heure et demie de concert, Yann Cléry a touché au cœur le public et le public pour la plupart a découvert un artiste singulier. Motozot’, porté par Cléry et ses musiciens depuis trois ans, approche de sa conclusion qui passe par ces Zébrures puis un dernier concert cette semaine à Paris, avant de s'effacer et laisser place à une nouvelle aventure d’ores déjà annoncée : un projet sans sa formation, en solo. Projet dont la naissance en ces temps incertains n’est pas encore programmée. À suivre, donc...