Le danseur guyanais Yannick Lebrun est partout dans les rues de New-York. La prestigieuse compagnie américaine de danse "Alvin Ailey" l’a choisi pour son affiche annuelle. "Une consécration", pour ce jeune guyanais à la carrière déjà bien remplie. Portrait.
Dans le métro, sur les bus, les taxis ou encore en plein Time Square, Yannick Lebrun est partout dans les rues de New-York et d’autres villes américaines. Le corps couvert de peinture verte, le regard perçant, le geste précis, bras et jambe élancés, le danseur guyanais prend la pose avec classe sur la nouvelle affiche de la compagnie "Alvin Ailey American Dance Théâtre".
En période de répétitions, Yannick danse six à sept heures par jour. Lors des spectacles, le rythme est encore plus soutenu. "Les répétitions commencent le midi jusqu’au lever de rideau le soir", explique ce passionné qui éprouve toujours autant de plaisir sur scène. "- Révélation - est un ballet très ancien, mais il me donne des frissons à chaque fois", raconte le danseur qui "puise son inspiration dans ses racines". "Sur scène, je pense à ma famille, mes débuts en Guyane, je suis transporté dans des endroits selon les ballets. Je fais appel à mes origines, mais aussi à mon imagination", ajoute Yannick qui maîtrise tous les styles du moderne au hip hop en passant par le contemporain. (Ci-dessous un extrait du ballet "Révélation").
De 1997 à 2004, le jeune Guyanais remporte des concours de danse régionaux puis nationaux. En 2004, le bac en poche, il participe à un stage à Alvin Ailey. "La directrice de l’école m’a repéré lorsqu’elle faisait partie du jury à un concours en Guyane", raconte-il. A 17 ans, il part aux Etats-Unis. "Je n’ai pas fait un Cayenne-Paris, mais un Cayenne-New-York", sourit-t-il. New-York ! La ville où "tout devient possible". "La ville qui ne dort jamais, où les événements de danses sont partout, les danseurs sont professionnels, la danse est prise au sérieux, remarque-t-il. A ce moment-là, j’envisage d’en faire une profession". (Ci-dessous le reportage de N.Sarfati et C.Pelé,Outre-mer 1ère / France Ô, réalisé en juillet 2015).
"Une consécration"
Pour la première fois, la prestigieuse compagnie américaine a choisi son unique danseur français pour son affiche annuelle. "Une consécration" pour Yannick Lebrun qui voit son "rêve devenir réalité". Le danseur professionnel qui aura 30 ans le 11 décembre vit un "temps fort de sa carrière" au sein de cette compagnie devenue une institution. Créée à New York en 1958 par Alvin Ailey, elle a donné sa chance aux danseurs afro-américains et ses chorégraphies ont été vues par des millions de personnes à travers le monde.Des tournées mondiales
"Je suis fière de représenter la France et la Guyane dans cette grande compagnie", confie Yannick Lebrun qui entame sa neuvième année à Alvin Ailey. Derrière lui déjà, des centaines de représentations, de scènes, de théâtres, de voyages et autant d’heures de travail.En période de répétitions, Yannick danse six à sept heures par jour. Lors des spectacles, le rythme est encore plus soutenu. "Les répétitions commencent le midi jusqu’au lever de rideau le soir", explique ce passionné qui éprouve toujours autant de plaisir sur scène. "- Révélation - est un ballet très ancien, mais il me donne des frissons à chaque fois", raconte le danseur qui "puise son inspiration dans ses racines". "Sur scène, je pense à ma famille, mes débuts en Guyane, je suis transporté dans des endroits selon les ballets. Je fais appel à mes origines, mais aussi à mon imagination", ajoute Yannick qui maîtrise tous les styles du moderne au hip hop en passant par le contemporain. (Ci-dessous un extrait du ballet "Révélation").
Des débuts prometteurs en Guyane
Si le Guyanais a atteint un tel niveau, "c'est d'abord grâce à Dieu". "Grâce aussi à un travail acharné, à des sacrifices et au soutien de ma famille", ajoute-t-il. Une maman infirmière libérale, un papa boucher, Yannick Lebrun est né à Cayenne où il a fait ses premiers pas de danse. A 9 ans, il commence au sein de l’association l'Adaclam, présidée par Jeanine Vérin que Yannick tient toujours à remercier : "C’est grâce à elle, à sa force et son courage que je vis aujourd’hui de ma passion".De 1997 à 2004, le jeune Guyanais remporte des concours de danse régionaux puis nationaux. En 2004, le bac en poche, il participe à un stage à Alvin Ailey. "La directrice de l’école m’a repéré lorsqu’elle faisait partie du jury à un concours en Guyane", raconte-il. A 17 ans, il part aux Etats-Unis. "Je n’ai pas fait un Cayenne-Paris, mais un Cayenne-New-York", sourit-t-il. New-York ! La ville où "tout devient possible". "La ville qui ne dort jamais, où les événements de danses sont partout, les danseurs sont professionnels, la danse est prise au sérieux, remarque-t-il. A ce moment-là, j’envisage d’en faire une profession". (Ci-dessous le reportage de N.Sarfati et C.Pelé,Outre-mer 1ère / France Ô, réalisé en juillet 2015).
"Puiser dans sa culture"
En 2006, Yannick Lebrun est sélectionné pour faire partie de la compagnie Junior : la compagnie Ailey 2. "Un exploit" face aux milliers de candidatures. L’année suivante, la directrice artistique de la première compagnie "Alvin Ailey American Dance Theater" le choisit pour remplacer un des danseurs blessé. Les portes s’ouvrent pour le jeune Guyanais. "Il faut toujours garder confiance en soi, travailler dur, ne pas comparer son talent à celui d’un autre, se dire qu’on a quelque chose d’unique, et puiser en permanence dans ses propres ressources et sa culture".Un européen d’Amazonie
Sa culture, Yannick Lebrun la partage dans les différents pays qu’il parcourt au fil des tournées. "Les gens sont intrigués. Je suis Européen mais je viens d’Amazonie ! Ils posent des questions", s’amuse-t-il. Ses meilleurs souvenirs ? "Chacune des représentations où ma famille et mes proches étaient dans le public", répond Yannick qui se produira à nouveau à Paris en 2017. "Il y a aussi cette représentation à Athènes dans un théâtre chargé d’histoire, un lieu mythique où l’on dansait à ciel ouvert face aux étoiles". "Et la rencontre avec Barack Obama et sa femme venus nous encourager en 2009 à Washington, il venait d'être élu", se souvient Yannick.Les vacances en Guyane
Les voyages et les tournées astreignent le danseur professionnel à une hygiène de vie irréprochable. "Bien dormir et bien manger" est indispensable, mais "pas toujours facile, je suis gourmand", avoue-t-il. Une fois par an, Yannick rentre en Guyane pour voir sa famille, ses amis, "marcher le long de la route des plages à Rémire-Montjoly, retrouver les jus locaux et la cuisine guyanaise". "J’y vais souvent en janvier pour le carnaval, j’aime cette énergie, ses couleurs qui ont bercé mon enfance", ajoute celui dont les origines continuent de façonner le parcours.