Yohan Thireau, les débuts prometteurs d'un Calédonien dans l'animation

Yohan Thireau a quitté la Nouvelle-Calédonie après le bac pour se lancer dans des  études d’animation. Son court-métrage de fin d’études Hybrids est un tremplin pour son début de carrière. Le film fait partie de la sélection du festival parisien Le temps presse, du 29 janvier au 1er février.

Cette semaine, Hybrids concourt pour le prix de la Biodiversité dans le cadre du festival parisien Le temps presse, du 29 janvier au 1er février.
Une sélection de plus pour Hybrids, le film de fin d'études de Yohan Thireau. Le Calédonien a co-réalisé cet impressionnant court-métrage d'animation avec quatre autres camarades de l’école MOPA, à Arles. Un travail de 9 mois pendant sa cinquième et dernière année là-bas.
 

Quand un crabe fusionne avec une capsule

Hybrids est marqué par les enjeux environnementaux actuels et les conséquences de la pollution sur le monde sous-marin.  Ce mois-ci, Vous pouvez le visionner par ici jusqu'au 18 février.
Dans le monde d'Hybrids, les tortues ont fusionné avec les soupières, les requins avec des carcasses de voiture et les crabes avec des capsules…

Un phénomène d’hybridation entre déchet et animal certes poussé à l’extrême, mais peut-être pas  si incroyable que ça… En 2017, au large des côtes canadiennes, des pêcheurs ont découvert un homard avec le logo Pepsi incrusté sur sa pince gauche !
"Mais ça, on l’a su après, pendant la production du film", nous explique Yohan.

" Au final, on s’est rendu compte que le film qu’on était en train de faire, ce n’était pas tant de la fiction que cela."
-Yohan Thireau, 25 ans


Un tremplin pour la suite

En tout cas, Hybrids a eu l’effet d’un tremplin. Le film fait le tour des festivals – pas moins de 125 sélections !-. Il a même emmené Yohan et ses camarades co-réalisateurs jusqu’à Los Angeles pour le VES festival dont ils sont repartis récompensés.
L'équipe d'Hybrids récompensée au VES festival

Une escapade qui leur a en plus aussi permis  de découvrir les studios là-bas. Bref, une expérience enrichissante et motivante. Forcément, ça donne des idées :

Pourquoi ne pas refaire un film qui pourrait avoir le même parcours ou même aller plus loin? Cela nous a montré qu’en travaillant un peu c’était possible d’aller assez loin
-Yohan Thireau


Dès sa sortie d’école il y a un an et demi, Yohan s’est retrouvé embarqué dans une grosse production : La fameuse invasion des ours en Sicile, de Lorenzo Mattotti, un long-métrage d’animation dont la sortie est prévue à  l’automne.
L'atout du Calédonien? Sa maîtrise d'un logiciel de foule, Golaem, qu’il avait justement utilisé pour Hybrids. Et dans ce milieu, rares sont ceux qui l’utilisent dès leur sortie d’école.
A 25 ans, le jeune homme a déjà plus d’un an d’expérience comme animateur 3D derrière lui.
 

Et la Nouvelle-Calédonie dans tout ça?

Yohan n’a pas prévu de retourner vivre en Nouvelle Calédonie pour le moment
Mais le caillou reste toujours dans un coin de sa tête.
En troisième année d’école, déjà, son premier court-métrage d'animation était empreint de culture kanak.
Voici Aliki, le chef en kanak:

Pour Yohan, réaliser ce film était une évidence. Il explique: "Même si je ne suis pas kanak moi-même et que je n’ai pas vraiment vécu au milieu de cette culture, c’était important pour moi d’en faire un film et de le montrer au plus grand monde possible. Pour qu’on connaisse un peu plus cette culture."
" Après, je l’ai fait à ma façon et il y a sûrement des choses qui ne vont pas, qui ne sont pas vraiment exactes…C’est l’univers qui m’intéressait, le côté artistique dans la culture, le respect par rapport aux anciennes générations."


Son objectif ces prochaines années : engranger le plus d’expérience possible,  travailler pour des studios en France, et pourquoi pas à l’étranger...
Après, peut-être reviendra-t-il sur le caillou "pour vraiment faire quelque chose de bien" .

En bonus, le reportage de France Ô: