Jusqu'ici, Gilles Elie dit Cosaque était connu pour ses documentaires. Ce premier long-métrage de fiction est né d'une idée qui l'a travaillé deux ans avant de se décider à réaliser "Zépon".
C'est l'histoire d'un pari hasardeux, le protagoniste appelé Vieux Os (interprété par le slammeur Christophe Rangoli) joue son unique fille sur un combat de coq. Dans une Martinique contemporaine, le film ne craint pas de s'attaquer à des sujets tabous et met en scène l'amour viscéral entre père et fille, un amour poétique rarement mis en lumière dans la société antillaise.
Avec Zépon, c'est l'âme créole qui s'exprime dans un mélange de fierté, de désir d'émancipation et d'humour. Le film raconte aussi aussi vivre avec un héritage familial qui peut être encombrant.
Les acteurs ne sont pas tous des professionnels du 7ème art, Gilles Elie dit Cosaque a d'abord créé ses personnages : "au casting, j'ai pris des gens qui ressemblaient aux personnages que j'avais crées et ils les ont incarnés formidablement" .
Mon propos est universel
Gilles Elie dit Cosaque
Tourné avant le début du premier confinement fin 2019, "Zépon" a été projeté en Martinique et en Guadeloupe avant de prendre la route des festivals de l'Amérique du Nord et des salles parisiennes. L'action se déroule, certes, en Martinique mais le réalisateur met en scène un propos universel : "j'ai voulu partager une culture, montrer des gens et des régions que l'on ne voit pas souvent au cinéma, mais ça aurait pu être tourné dans le nord de la France où on fait encore des combats de coq".
Pour sa première parisienne au cinéma Les 7 Parnassiens, la petite salle de 59 places était pleine, la diaspora antillaise attendait ce film, du monde a même été refusé à l'entrée."Zépon" est à l'affiche au moins une semaine à Paris, jusqu'au lundi 11 avril 2022.
Tiziana Marone a assisté à cette première et recueilli les réactions du public à l'issue de la séance. Reportage :