Ouvert voici 27 ans, le Centre international de restauration neurologique (Ciren) est l'un des fleurons de la médecine cubaine, développé pour les patients étrangers, sur une île réputée pour la qualité de ses professionnels de santé.
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Dans un complexe des années 50 niché au coeur d'un quartier cossu de La Havane, le retraité angolais Licinio Tavares trime pour tenter de retrouver un peu de motricité grâce aux soins alternatifs du Ciren, un centre de pointe réservé aux étrangers. "Droite ! Gauche !". Allongé sur le dos dans un gymnase, cet hémiplégique de 78 ans s'efforce de faire basculer ses jambes pliées d'un côté, puis de l'autre, sous la pression des bras musculeux d'un jeune entraîneur.
Quoique légèrement défraîchi, l'environnement est sans comparaison avec les hôpitaux cubains traditionnels, connus pour leur gratuité mais en proie à de graves difficultés matérielles. Equipements ultra-modernes, climatisation, parc verdoyant, piscine extérieure, buffet-restaurant, personnel expérimenté notamment composé d'ex-sportifs de haut niveau : le tout est installé à Siboney (ouest de La Havane), bien à l'écart du bouillonnement du centre-ville.
Pour y remédier, la direction de l'établissement a mis en place une stratégie de reconquête : offensive sur les réseaux sociaux, refonte d'un site internet obsolète, recherche de nouveaux partenariats avec des agences étrangères et - grande nouveauté - ouverture des portes aux journalistes étrangers. Car la vocation déclarée du Ciren est de générer des revenus, comme d'autres instituts de soins ophtalmologiques ou esthétiques qui attirent les étrangers sur l'île.
"Notre programme est capable d'étudier ces problèmes de santé, leurs causes et leurs effets à partir de la neuroscience, en passant par la partie clinique et jusqu'à la partie chirurgicale et de réhabilitation", explique à l'AFP le docteur Alba Elisa Perez, directrice du centre. Venus du monde entier, les patients sont le plus souvent latino-américains. Ils souffrent d'Alzheimer, de Parkinson, d'ataxie, de dystonie et plus généralement de neuro-dégénérescence. Ils sont logés avec leurs accompagnants, obligatoires, dans de douillettes villas avec jardin attenantes au centre.
Victime il y a quatre ans d'une paralysie complète du côté gauche du corps suite à un AVC, Licinio effectue son troisième séjour au Ciren. "Ce traitement est très spécial, organisé, très intense, il donne des résultats inespérés : je peux marcher à l'aide d'une canne, je bouge mieux, avec plus d'amplitude, je peux bouger les mains, les doigts, je peux manger", détaille l'ancien ingénieur. Auparavant, Licinio avait déjà effectué un séjour dans un prestigieux établissement suédois. Il affirme qu'au Ciren "le traitement est plus complet".
La méthode employée associe médecines traditionnelles et alternatives pour aider les patients à retrouver leurs capacités cognitives et motrices. Et l'intensité est bien supérieure à la moyenne. "Au Chili il n'y a pas de remède, ici oui !", souffle la sexagénaire chilienne Virginia, atteinte d'une maladie neuromusculaire, avant de s'assoupir en pleine séance de magnéto-thérapie, lessivée par le programme de rééducation matinale.
Les 35 jours de soins sont facturés environ 12.900 dollars aux ressortissants de pays "amis", latino-américains, asiatiques et africains. Pour les autres, il faut en compter 1.000 de plus. Des sommes rondelettes mais généralement bien inférieures aux tarifs pratiqués en Europe ou Amérique du nord, où une séance de restauration neurologique d'une heure peut coûter jusqu'à 200 dollars.
Quoique légèrement défraîchi, l'environnement est sans comparaison avec les hôpitaux cubains traditionnels, connus pour leur gratuité mais en proie à de graves difficultés matérielles. Equipements ultra-modernes, climatisation, parc verdoyant, piscine extérieure, buffet-restaurant, personnel expérimenté notamment composé d'ex-sportifs de haut niveau : le tout est installé à Siboney (ouest de La Havane), bien à l'écart du bouillonnement du centre-ville.
Stratégie de reconquête
Lors des années fastes ayant suivi son ouverture, le Centre international de restauration neurologique (Ciren) a accueilli de nombreux dirigeants et célébrités latino-américaines comme l'ex-footballeur argentin Diego Maradona ou l'ex-président mexicain Vicente Fox. Mais ses responsables admettent une chute de la fréquentation ces trois dernières années, qu'ils attribuent à la crise internationale et à des travaux effectués dans l'enceinte. D'une capacité de 90 pensionnaires, le Ciren n'en compte que 34 en cette fin septembre.Pour y remédier, la direction de l'établissement a mis en place une stratégie de reconquête : offensive sur les réseaux sociaux, refonte d'un site internet obsolète, recherche de nouveaux partenariats avec des agences étrangères et - grande nouveauté - ouverture des portes aux journalistes étrangers. Car la vocation déclarée du Ciren est de générer des revenus, comme d'autres instituts de soins ophtalmologiques ou esthétiques qui attirent les étrangers sur l'île.
"Notre programme est capable d'étudier ces problèmes de santé, leurs causes et leurs effets à partir de la neuroscience, en passant par la partie clinique et jusqu'à la partie chirurgicale et de réhabilitation", explique à l'AFP le docteur Alba Elisa Perez, directrice du centre. Venus du monde entier, les patients sont le plus souvent latino-américains. Ils souffrent d'Alzheimer, de Parkinson, d'ataxie, de dystonie et plus généralement de neuro-dégénérescence. Ils sont logés avec leurs accompagnants, obligatoires, dans de douillettes villas avec jardin attenantes au centre.
Victime il y a quatre ans d'une paralysie complète du côté gauche du corps suite à un AVC, Licinio effectue son troisième séjour au Ciren. "Ce traitement est très spécial, organisé, très intense, il donne des résultats inespérés : je peux marcher à l'aide d'une canne, je bouge mieux, avec plus d'amplitude, je peux bouger les mains, les doigts, je peux manger", détaille l'ancien ingénieur. Auparavant, Licinio avait déjà effectué un séjour dans un prestigieux établissement suédois. Il affirme qu'au Ciren "le traitement est plus complet".
La méthode employée associe médecines traditionnelles et alternatives pour aider les patients à retrouver leurs capacités cognitives et motrices. Et l'intensité est bien supérieure à la moyenne. "Au Chili il n'y a pas de remède, ici oui !", souffle la sexagénaire chilienne Virginia, atteinte d'une maladie neuromusculaire, avant de s'assoupir en pleine séance de magnéto-thérapie, lessivée par le programme de rééducation matinale.
Trente-cinq jours pour 12.900 dollars
Luisa Villafañe, Argentine de 72 ans, caresse délicatement la main de son fils Alejandro, 27 ans, victime d'une neuro-dégénérescence aigüe et tétraplégique depuis 2009. En attendant la prochaine séance, elle explique à l'AFP avoir entendu parler du Ciren par un voisin atteint de Parkinson revenu très satisfait de son séjour à Cuba. "En Argentine, on a vu des neurologues réputés qui n'ont jamais su diagnostiquer ce qu'il lui arrive", assure cette habitante de San Juan (nord-ouest de l'Argentine). Elle se dit impressionnée par l'armée de spécialistes se succédant chaque matin au chevet d'Alejandro.Les 35 jours de soins sont facturés environ 12.900 dollars aux ressortissants de pays "amis", latino-américains, asiatiques et africains. Pour les autres, il faut en compter 1.000 de plus. Des sommes rondelettes mais généralement bien inférieures aux tarifs pratiqués en Europe ou Amérique du nord, où une séance de restauration neurologique d'une heure peut coûter jusqu'à 200 dollars.