A plusieurs reprises la ministre des Outre-mer a fait part de son refus d'aller à la rencontre du collectif des 500 frères. Après avoir appelé à un rendez-vous à Paris, elle a ensuite déclaré qu'elle irait en Guyane… mais pas tout de suite.
Ses premières interventions sur la crise guyanaise ressemblent à des erreurs de communication. Le 23 mars, la ministre des Outre-mer accorde une interview à France Ô, lors de laquelle elle ne semble pas avoir pris la mesure la crise guyanaise. Une interview réalisée en duplex depuis la Réunion, où Ericka Bareigts fait campagne pour les législatives... . La ministre maintient alors sa proposition d'une réunion, programmée le 28 mars soit 5 jours après son intervention. Un rendez-vous qui aurait eu lieu, à Paris, avec des représentants des manifestants. Proposition immédiatement rejetée par les élus Guyanais qui demande à ce qu'elle se rende sur place.
Mais la ministre campe sur ses positions, et le redit ce lundi matin sur BFM TV. "Je peux y aller, sauf qu'il faut des conditions de dialogue serein, républicain, à visage découvert", affirme-t-elle alors.
La ministre des Outre-mer se dit prête à aller en Guyane dans "des conditions sereines de dialogue" pic.twitter.com/7YvqXD9bLm
A moins d'un mois du premier tour de l'élection présidentielle, les candidats ou leurs représentants sont nombreux à être en désaccord avec la position de la locataire de la rue Oudinot. De Jean Lassalle à Nicolas Dupont Aignan, en passant par Jean-Luc Mélenchon, tous appellent à un déplacement ministériel.
"Je ne comprends pas pourquoi la ministre des Outre-mer n'est pas sur place. (...) Vous avez une situation qui est en train de se cristalliser", a déclaré également l'écologiste Yannick Jadot; quand Marine Le Pen assure "qu'elle n'ose même pas se rendre sur place".
Libération a par ailleurs recensé une petite complication des réactions des différents politiques dans les matinales de ce lundi 27 mars.
Les candidats et élus ne sont pas les seuls à se montreer critiques. La presse également se questionne sur le rôle tenu par la ministre des Outre-mer, qui reste méconnue. "Ericka Bareigts, ministre des Outre-mer et grand absente de la crise en Guyane", titre le Figaro, qui s'interroge. "Mais où est passée Ericka Bareigts?" "L'élue réunionnais est aux abonnés absents dans la gestion de ce dossier", note le quotidien en ligne.
BFM également consacre un article à cette "ministre inconnue du grand public", et se questionne : "Mais qui est Ericka Bareigts?" tout en rappelant que la ministre est "sous les feux de la rampe, et des critiques".
Des critiques virulentes sur le web
Quant aux réseaux sociaux, ce sont sans nul doute les plus critiques envers la ministre des Outre-mer. "Mépris", "emploi fictif", "peureuse"… les internautes ne l'épargnent pas.
La ministre des Outres mer et Fillon ont quelque chose en commun... Le mepris.