Jean-Luc Mélenchon veut engager la France auprès de l'Alliance bolivarienne, via ses Outre-mer

Jean Luc Mélenchon à Toulouse.
Lors de son meeting à Toulouse ce dimanche, Jean-Luc Mélenchon est revenu longuement sur son projet d'intégration de l'Alliance bolivarienne (Alba), qui, selon lui, permettrait de valoriser la France via les Outre-mer, en Amérique latine et dans la Caraïbe
"Oui en effet, nous chercherons à être membres de l'Alba c’est-à-dire d'une coalition qui regroupe dans un projet de coopération; et non pas un projet militaire, et non pas dans un projet de libre échange !, a lancé Jean-Luc Mélenchon devant les 70 000 personnes, (selon son équipe) rassemblées à la Prairie des filtres à Toulouse ce dimanche 16 mars. Oui, nous avons envie de travailler avec les pays qui se sont regroupés dans cette alliance particulière de commerce coopératif".

Regardez cet extrait  (images filmées par l'équipe du candidat)
 
©la1ere


Répondant aux nombreuses attaques et interrogations des ses adversaires et des médias, le candidat de la France insoumise a également longuement détaillé l'intérêt pour la Guyane, la Guadeloupe et la Martinique d'appartenir à une telle coalition.
 

 Le pont de l'Oyapock :  "une opportunité extraordinaire"

"La France est une nation universaliste. (…) Nous sommes un pays d'Afrique parce que nous sommes à Mayotte et à La Réunion. Nous sommes un pays d'Amérique latine parce que la Guyane française est à l'Amérique latine. Nous sommes un peuple des Caraïbes parce que la Guadeloupe, la Martinique et Saint-Martin sont dans les Caraïbes", a-t-il tout d'abord expliqué avant de préciser son projet.

"Nous prendrons notre part au développement des continents auxquels nous participerons à égalité avec les autres", a-t-il promis, avant de rappeler que la plus longue frontière terrestre française se situait entre le Brésil et la Guyane.  "Le pont entre le Brésil est la France [est une] opportunité extraordinaire d'échanges, de culture de commerce (…) avec 200 millions de personnes qui sont au Brésil".
 

 Attaqué par ses adversaires

Le candidat de la France insoumise a consacré une bonne partie de la semaine écoulée à se justifier sur ses envies de rapprochement avec l'Alliance bolivarienne. Alors que Jean-Luc Mélenchon remonte fortement dans les sondages à quelques jours du scrutin, ses adversaires ont été nombreux à l'attaquer sur la mesure 62 de son programme : "construire des coopérations altermondialistes et internationalistes".
 
Lors d'une interview pour France info, Clémentine Autain, soutien de Jean-Luc Mélenchon, a éprouvé des difficultés à répondre à Jean-Michel Aphatie qui l'interrogeait sur la volonté de Jean-Luc Mélenchon de rejoindre l'alliance bolivarienne pour les Amériques.
 

"Fantasme", pour François Fillon

Dans les jours qui ont suivis, les autres candidats à la présidentielle ont tour à tour attaqué l'ex socialiste sur ce point. Un projet qui relève "du fantasme" selon le candidat LR François Fillon. " On quitterait l'Union européenne pour adhérer à l'Alliance bolivarienne. Je pense que rien que cette phrase-là doit faire comprendre que la montée de Jean-Luc Mélenchon elle est sans doute émotionnelle, certainement pas rationnelle", a-t-il précisé.
 

De son coté le candidat de la France insoumise a précisé à plusieurs reprises ne pas proposer une sortie de l'UE contre une entrée dans l'Alba, ce qui n'a pas empêché Emmanuel Macron à son tour d'ironiser sur le sujet. " En quelque sorte, votre serviteur est pris entre les feux de la réforme radicale où il faudrait passer le pays à la paille de fer sans proposer de la justice, et de l'autre où le pays pourrait se relever dans l'alliance bolivarienne", a avancé le candidat d'En Marche lors du sommet des Start up à Paris le 13 avril.
 

 Alternative au libre échange

Née en 2004 sous l'impulsion du président vénézuélien Hugo Chavez, aujourd'hui décédé, l'Alliance bolivarienne se voulait une alternative à la "zone de libre-échange des Amériques", regroupant les pays de l'Amérique latine et des Caraïbes. Y figurent, outre le Vénézuela : Cuba, la Bolivie, la Dominique, le Nicaragua, le Honduras l'Equateur, Saint-Vincent et les Grenadines, Antigua et Barbuda et Saint-Christophe-et-Nievès. L'Iran, La Russie et Haitï y ont un statut d'observateurs.