C’est une météo orageuse comme les aiment les spéculateurs de haut vol : imprévisible et violente. Des milliards changent de main et de pays en l’espace d’une seconde, le temps d’un ordre d’achat ou de vente sur les métaux et le nickel, tout particulièrement.
À la Bourse de Shanghai, ces dernières quarante-huit heures, le nickel était au centre de la spéculation. Après un rallye de cinq jours avec un plus haut cours à 10.400 dollars la tonne et un gain de 1400 dollars enregistré à Londres, au LME, une légère correction à la baisse est venue pour le nickel. Il délaisse son récent record et perd autour de 358 dollars mercredi soir, mais reste en indicateur positif à 10.042 dollars par tonne (+3,80%). Aucun retournement négatif, aucun nuage sombre ne semble, pour le moment, venir à l’horizon.
Spéculation
Les raisons de cette faiblesse soudaine, quoique limitée, sont aussi rationnelles que celles de la flambée qui a vu le métal grimper jusqu’à son niveau le plus élevé depuis le 29 octobre 2015. Pour les investisseurs londoniens et plus encore pour ceux de Shanghai, le nickel a été l’investissement spéculatif du moment. Le montant des contrats à terme pour 2017, réalisé à la bourse chinoise des matières premières, a dépassé le chiffre énorme de 2 millions de tonnes de nickel échangés, pour la seule journée de mardi. Soit, en nickel contenu, plus de dix fois le niveau de la production annuelle des mines de la Nouvelle-Calédonie (186.065 tonnes, source INSG).
Profits et prises de bénéfices
Ce mercredi, les ventes et les prises de bénéfices ont fini par dépasser les achats à la Bourse des métaux de Shanghai (SHFE). La spéculation s’est calmée, le cours du nickel a fléchi en matinée, mais en soirée cette fois à Londres, un vent porteur semblait de nouveau soufller. Il sera alimenté ou contrarié, jeudi, par les réactions de la City et du LME à l’annonce du prêt de 200 millions d’euros accordé par l’État à la SLN calédonienne, l’usine de nickel du groupe Eramet.