Nouvelle-Calédonie : Avec la crise du nickel, la production métallurgique est surveillée comme le lait sur le feu

City de Londres. Nouveau siège du London Metal Exchange
Longtemps cantonné à la SLN et à Eramet, l’industrie calédonienne du nickel n’attirait pas vraiment l’attention de la presse anglo-saxonne et de la City de Londres. La crise et la production des usines de Glencore et de Vale ont changé la donne. 
Avec la crise, la production et la situation des usines calédoniennes sont suivies avec une attention nouvelle. Au Canada, le quotidien Sudbury Stars publie avec l’agence Reuters un article sur la situation de l’industrie mondiale du nickel. Avec un focus sur deux usines de Nouvelle-Calédonie.

Sudbury et l'usine du Nord

La région de Sudbury est le principal centre minier du pays. C’est sur place, dans son laboratoire de recherche, que Falconbridge avait analysé en 1992 les minerais du Koniambo. Après 1998, Falconbridge formera les stagiaires calédoniens de la SMSP. Evoquant l’usine du Nord, dont la situation est suivie comme le lait sur le feu par acteurs financiers de la City de Londres, le Sudbury Stars indique : « Le complexe industriel de Glencore subit encore un processus d’accouchement douloureux. La production cumulée pour les neuf premiers mois de l’année dernière n’a été que de 7 000 tonnes de ferronickel. Il reste beaucoup à faire avant que KNS atteigne son objectif de 60 000 tonnes par an ».

Sudury et l’usine du Sud

C’est aussi à Sudbury que se trouvait la principale usine canadienne d’un autre producteur de nickel, Inco. Le concurrent de Falconbridge, à l’origine de l’usine calédonienne de Goro, dans le grand Sud, sera repris par le Brésilien Vale, tout comme Falconbridge le sera par Xstrata qui sera ensuite absorbé par Glencore. Evoquant l’usine de Goro, le Sudbury Stars minimise là encore la production calédonienne : « Vale a du mal à maîtriser le site industriel de Goro en Nouvelle-Calédonie depuis cinq ans. L’entreprise brésilienne a affiché un dossier opérationnel au troisième trimestre de 2015 de 7300 tonnes de produits de nickel finis. Vale est encore loin de la capacité nominale de 58.000 tonnes par an ». Comme c’est souvent le cas, le journal canadien et l’agence Reuters n’évoquent pas le groupe Eramet ni la SLN calédonienne.
 

Le nickel est en hausse à Londres

En ce début de semaine, les négociants du London Metal Exchange ont augmenté leurs achats de nickel. Les stocks du LME ont baissé de 2 184 tonnes. La confiance des traders s’est améliorée en raison de l’augmentation du prix des métaux de base en Chine. Selon les données fournies par les douanes chinoises, le pays a importé 29 300 tonnes de nickel raffiné au mois de février, soit trois fois plus que l’an dernier. Les contrats d’achat de nickel pour le mois de mars sont en hausse de 0,64%, ils progressent de 0,53 % pour le mois d’avril. Le sentiment optimiste qui domine la corbeille du LME est aussi alimenté par la hausse de la demande en alliage de fer et nickel en provenance de l’industrie indienne de l’acier inoxydable. "Le marché du nickel attend des impulsions lui indiquant la voie à suivre", ont relevé les analystes de Triland Metals. Pour le moment, la lente décrue des stocks est encore insuffisante pour permettre la reprise du rallye haussier du nickel. Selon les chiffres du Nickel Monitor, la production mondiale atteindra 478 000 tonnes au second trimestre pour une consommation de 491 000 tonnes.