Oise : un policier abat sa femme guadeloupéenne et deux de ses enfants avant de se suicider

Un fonctionnaire de police, né à Port-Au-Prince en Haïti, a abattu dimanche 10 septembre en pleine gare de Noyon (Oise) deux de ses enfants et sa femme, originaire des Abymes en Guadeloupe, qui venait de lui annoncer qu'elle le quittait, avant de retourner l'arme contre lui.
Les faits, tels que relatés par la procureure de Compiègne Virginie Girard, se sont produits dimanche 10 septembre à 11H30, sur le quai de la gare de cette ville de 13.000 habitants, située à environ 60 km au sud-est d'Amiens. A ce moment-là, la mère, née aux Abymes en Guadeloupe, allait prendre le train avec trois de ces cinq enfants, deux jumeaux de 5 ans, et un autre de trois ans. Elle arrivait de Guiscard, à une dizaine de kilomètres de Noyon, où résidait le couple. Un voisin qu'elle avait sollicité pour ce trajet l'avait conduite.

Un policier originaire d'Haïti

C'est à cet instant que "l'auteur des faits, né en 1979, a surgi et a tiré plusieurs coups de feu sur son épouse, née en 1983, puis sur deux des enfants, les atteignant mortellement". Le troisième enfant, une fillette jumelle d'une des deux autres victimes, a pu s'échapper et "l'auteur des faits s'est ensuite donné la mort en retournant l'arme contre lui", a détaillé Mme Girard lors d'une conférence de presse. Une source proche du dossier a précisé à La1ere.fr que ce policier était Haïtien d'origine, natif de Port-Au-Prince. 

De source proche de l'enquête, le quai de la gare était relativement fréquenté en cette fin de matinée. "Cette scène s'est déroulée sous les yeux d'un témoin qui a pris la fuite", recherché par les enquêteurs, a souligné la magistrate.

"Quatre corps par terre"

Interrogé par le Courrier Picard, un autre témoin a livré ce récit: "Je montais les marches qui mènent aux quais quand j'ai entendu des coups de feu. J'ai vu quatre corps par terre, sur le quai. J'ai alors pris une petite fille avec moi pour la mettre en sécurité. Il y avait par terre un pistolet automatique noir. Avec une passante, nous avons couru : j'avais peur que l'homme à terre se ranime et tire à nouveau".

Une séparation conjugale

Ce triple homicide "s'inscrit dans le contexte d'une séparation conjugale", a expliqué la procureure, selon laquelle ce fonctionnaire "affecté à la préfecture de police de Paris n'aurait pas supporté l'annonce par son épouse de son intention de le quitter". C'est cette dernière qui, après avoir annoncé à son mari son intention de le quitter, a alerté les gendarmes. Arrivés au domicile familial, ils y ont trouvé la femme seule, avec les cinq enfants, tous mineurs, leur expliquant qu'une "dispute avait éclaté". Le mari est alors revenu au domicile, alors que les gendarmes étaient encore présents. "Son attitude était parfaitement calme" et "la situation apparaissant normalisée, les militaires ont quitté les lieux et se sont assurés que la victime conduisait ses enfants au domicile de voisins sans que son mari ne s'y oppose".

Il était prévu que la femme du voisin conduise également à la gare les deux autres enfants du couple. L'accès à la gare de Noyon, à proximité de laquelle se tenait une fête foraine, a été bouclé dans l'après-midi par les gendarmes et les policiers municipaux, a constaté un photographe de l'AFP. Le quai a également été bâché.

L'enquête a été confiée à la SR de la gendarmerie d'Amiens, qui devra notamment vérifier si ce policier a fait usage de son arme de service.