Le sénateur de Guyane Georges Patient a déploré jeudi "l'état de délabrement" de l'éducation en Guyane, réclamant "un plan d'urgence pour les constructions scolaires", des équipes pédagogiques suffisamment nombreuses et une nouvelle politique du recrutement.
Selon lui, l'éducation en Guyane "sera bientôt un champ de ruines si certaines mesures fortes ne sont pas rapidement prises" et "les indicateurs sont tous au rouge (échec et décrochage scolaire, non-scolarisation, illettrisme, restauration scolaire...) plaçant la Guyane au dernier rang des territoires français".
Repenser la politique de recrutement et d'affectation
Il veut "un plan d'urgence pour les constructions scolaires, avec notamment une décision rapide pour la construction de trois lycées et trois collèges pour la rentrée 2018", "des équipes pédagogiques en nombre suffisant et ayant une expérience concrète du milieu local", ainsi que "l'élaboration d'un projet éducatif territorial qui n'existe toujours pas, conséquence du gap culturel et du turn-over trop considérable".
Le sénateur estime aussi qu'il faut "repenser la politique de recrutement et d'affectation" et il réclame "des changements immédiats à opérer au niveau de l'encadrement du
rectorat", avec "une plus grande stabilisation du personnel par la nomination de personnes originaires de Guyane à des postes de responsabilité, y compris celui de recteur". Enfin, il souhaite "un véritable cadrage des inspections pour éviter maladies, départs, démissions, suicides, scandales..."
Le recteur de Guyane, Youssoufi Touré, mis en cause pour sa gestion de l'université d'Orléans, dont il a été le président jusqu'en mars 2016, a annoncé début janvier son "départ" de l'académie guyanaise, seulement 10 mois après son arrivée. Il a expliqué son "départ" par des "crispations et des difficultés de connexion" avec les équipes du rectorat et avec le monde enseignant et syndical.