Un rassemblement devant le ministère de la Défense 50 ans après le premier essai nucléaire en Polynésie

Une vingtaine de personnes s’est rassemblée pour un die-in, vendredi 1er juillet, devant le ministère de la défense par solidarité envers les victimes des essais nucléaires.
Une vingtaine de personnes s’est rassemblée, vendredi 1er juillet, devant le ministère de la Défense, à Paris, par solidarité envers les victimes des essais nucléaires. Il y a 50 ans, la France faisait exploser une première bombe nucléaire sur l'atoll de Moruroa.
C’était le 2 juillet 1966. La France faisait exploser une bombe nucléaire sur l’atoll de Moruroa, en Polynésie. Cinquante ans après, un rassemblement a eu lieu, vendredi 1er juillet, devant le ministère de la Défense, à Paris. Allongées sur un fond bleu en forme de carte du Pacifique, un peu plus de vingt personnes ont participé à un "die-in" pour dénoncer ces essais nucléaires et réclamer davantage d’indemnisations.


"Le premier essai a eu lieu sur l’atoll de Moruroa, mais il y en a eu 193 au total, explique Patrice Bouveret, directeur de l’Observatoire des armements. En Polynésie, plusieurs actions sont aussi menées ces derniers jours car le système d’indemnisation des victimes mis en place actuellement ne fonctionne pas".


La loi Morin

"Depuis le vote de la loi Morin en 2010, plus de 1 000 dossiers de demandes d'indemnisations ont été déposés par des vétérans de France et des Polynésiens, avance Patrice Bouveret. Au 1er mai 2016, seuls 20 personnes, dont quatre Polynésiens ont reçu une indemnisation : tous les autres dossiers ont été rejetés au prétexte que le risque encouru était négligeable".

Des promesses

Lors de sa venue en Polynésie en février 2016, le chef de l’Etat, François Hollande, avait fait des propositions pour augmenter le nombre d’indemnisations. "Mais depuis, plus rien", déplorent les manifestants.

Ci-dessous la réaction de Patrice Bouveret :

Patrice Bouveret par la1ere

La population et l’environnement

A l’initiative de ce mouvement : la Maison de vigilance, le réseau Sortir du nucléaire, ainsi que les associations polynésiennes "Moruroa e tatou" et "193" qui représentent des centaines de personnes en Polynésie.

"Ces essais ont des conséquences sur les populations, mais aussi sur l’environnement, et ce n’est pas parce qu’ils sont terminés que la radioactivité n’existe plus", estime Patrice Bouveret qui a le sentiment que "le gouvernement ne veut pas reconnaître que ses essais n’étaient pas propres". 

Ci-dessous le die-in en images : 
##fr3r_https_disabled##