Le Canard enchaîné révèle dans son édition du 23 octobre 2019 que le compagnon de la ministre des Outre-mer aurait remporté des appels d'offres à Saint-Pierre et Miquelon, sans avoir à se soucier de la concurrence.
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Dans son édition du 23 octobre, le Canard enchaîné épingle Jean-François Vigneau, businessman de Saint-Pierre et Miquelon et compagnon de la ministre des Outre-mer, Annick Girardin. D'après l'hebdomadaire, il aurait remporté plusieurs contrats dans l'archipel alors même qu'il n'y avait pas de concurrence et "sans que la Haute Autorité pour la transparence [de la vie publique] en soit informée".
Dès le 23 juillet, Jean-François Vigneau crée sa société GSI, une entreprise de sécurité privée. Pour exercer dans ce domaine, il faut demander une habilitation au Conseil national des activités privées de sécurité (CNAPS). Le délai de traitement de cette demande est de "moins de 10 jours" à "plusieurs semaines" selon l'état du dossier et le casier judiciaire du demandeur. "Or, la veille [le 22 juillet], GSI s'est vu attribuer par le ministère de l'Intérieur, dans un délai record, l'habilitation nécessaire pour exercer dans la sécurité privée", note le journal.
Le 27 décembre de la même année, GSI décroche le contrat de 792 702 euros hors taxes pour trois ans. Rien d'anormal, selon la ministre Annick Girardin, citée par le Canard enchaîné :
Le dernier marché remporté par GSI pour "prestation de sûreté" à l'aéroport Saint-Pierre Pointe-Blanche, pour effectuer le contrôle des passagers à l'embarquement, aurait également été sans concurrence. "Un contrat de 741 924 euros hors taxes, obtenu sans peine : GSI était le seul postulant", explique le Canard enchaîné.
Toujours citée par le journal, Annick Girardin affirme se tenir "éloignée de tout ça". N'étant ni mariée, ni pacsée à son concubin et avec "des foyers fiscaux et des résidences principales", selon son cabinet, la ministre n'est pas tenue de déclarer les activités professionnels de son conjoint à la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP).
"Habilitation record"
Le 2 juillet 2013, l'aviation civile de Saint-Pierre et Miquelon publie un appel d'offre pour le gardiennage de la station sol Galileo. Seul critère d'attribution : l'offre choisie devra être "économiquement la plus avantageuse en fonction des critères énoncés dans le cahier des charges".Dès le 23 juillet, Jean-François Vigneau crée sa société GSI, une entreprise de sécurité privée. Pour exercer dans ce domaine, il faut demander une habilitation au Conseil national des activités privées de sécurité (CNAPS). Le délai de traitement de cette demande est de "moins de 10 jours" à "plusieurs semaines" selon l'état du dossier et le casier judiciaire du demandeur. "Or, la veille [le 22 juillet], GSI s'est vu attribuer par le ministère de l'Intérieur, dans un délai record, l'habilitation nécessaire pour exercer dans la sécurité privée", note le journal.
Le 27 décembre de la même année, GSI décroche le contrat de 792 702 euros hors taxes pour trois ans. Rien d'anormal, selon la ministre Annick Girardin, citée par le Canard enchaîné :
Il n'y avait aucune structure de ce type dans l'archipel en 2013. Jean-François a appris dans une émission de télévision que Galileo allait s'installer dans l'archipel et qu'il y aurait des besoins de sécurité. [Je suis] incapable de dire quels appels d'offres ont été remportés par GSI.
- Annick Girardin
Pas de concurrence
Trois ans plus tard, nouvel appel d'offre pour le même marché de sécurisation de la station sol Galileo. Mais cette fois, il est stipulé que le postulant doit présenter "une liste des principaux services effectués au cours des 3 dernières années, indiquant le montant, la date et le destinataire public ou privé". Cette fois encore, pas de concurrent en face, selon le Canard enchaîné, et surtout un "profil idéal" pour la société GSI qui exerce exactement les missions citées dans l'appel d'offre depuis trois ans. Le 30 juin 2017, elle l'emporte donc avec une enveloppe de 882 648 euros hors taxes.Le dernier marché remporté par GSI pour "prestation de sûreté" à l'aéroport Saint-Pierre Pointe-Blanche, pour effectuer le contrôle des passagers à l'embarquement, aurait également été sans concurrence. "Un contrat de 741 924 euros hors taxes, obtenu sans peine : GSI était le seul postulant", explique le Canard enchaîné.
Toujours citée par le journal, Annick Girardin affirme se tenir "éloignée de tout ça". N'étant ni mariée, ni pacsée à son concubin et avec "des foyers fiscaux et des résidences principales", selon son cabinet, la ministre n'est pas tenue de déclarer les activités professionnels de son conjoint à la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP).