145 sites aurifères illégaux dans le Parc amazonien de Guyane

Les "sites aurifères actifs illégaux" dans le Parc amazonien de Guyane ont été chiffrés à 145 au cours d'une campagne de comptage par survol de quatre jours fin septembre, a indiqué à l'AFP le Parc, en confirmant une information du site Guyaweb.
Depuis près de douze ans, seules deux campagnes similaires avaient donné des chiffres plus élevés: 177 sites en août 2017 et 172 en janvier 2018.  "On est dans les trois pires comptages depuis que l'on suit cette situation, c'est vraiment très préoccupant", a fait valoir auprès de l'AFP le directeur du parc, Arnaud Anselin. Lors de la précédente campagne, fin janvier, 132 sites avaient été identifiés dans le parc.

Trois des quatre communes du Parc, Camopi (située à la frontière avec le Brésil), Maripasoula et Papaïchton (toutes deux à la frontière du Suriname), subissent une augmentation du nombre de sites depuis plus d'un an. La mission de survol a par ailleurs pu observer, à proximité du parc, d'autres sites illégaux qui ne sont pas comptabilisés. "Sur la rive droite du petit Abounami (ouest de la Guyane), il y a un site très important où se mélangent exploitations d'or alluvionnaire et extraction d'or primaire", a souligné M. Anselin, en notant que "près de Saül, on a constaté une activité nouvelle juste à l'extérieur du Parc".
 
Le fleuve frontière subit également depuis plus de six mois, entre Maripasoula et Papaïchton, une forte activité de barges géantes (nommées "skalians" au Suriname) qui s'attaquent aux berges du pays voisin pour exploiter l'or et rejettent des boues dans le fleuve. "Ces barges peuvent avoir des autorisations d'exploiter au Suriname mais elles exploitent à des endroits très éloignés de leur permis", a déploré une source diplomatique auprès de l'AFP.

Le 18 octobre, une réunion à Paramaribo entre les autorités des deux pays a évoqué cette situation. "Ces barges ne sont pas comptabilisées car elles sont sur le territoire surinamais, toutefois leur activité provoque une très forte turbidité de l'eau du fleuve visible à l'oeil nu. Les techniques utilisées sont très impactantes", a pour sa part alerté M. Anselin. Sollicitée, la préfecture n'a pas donné suite.