Le malaise des salariés de l'ONF

Le meurtre du secrétaire général de l'ONF à la Réunion et le suicide de son auteur, salarié à l'Office national des forêts, illustre dramatiquement le malaise des agents de l'établissement public.
Tué d'une balle en pleine tête. Albert Chemtov, secrétaire général de l'ONF et directeur général des ressources humaines n'avait aucune chance d'échapper à son agresseur. Ce dernier, un agent réunionnais en poste dans les Ardennes et en vacances dans son île natale, l'a visé délibérément avant de retourner l'arme contre lui.
 
Plusieurs hypothèses sont avancées pour tenter d'expliquer son acte. En poste à Charlevilles-Mézieres (08) depuis 2008, Ramsamy tentait en vain d'obtenir de retourner sur l'île de la Réunion, ses demandes de mutation étant toutes rejetées. D'autre part,  visé par une plainte d'une collègue et de l'ONF pour dénonciation calomnieuse, il devait comparaître ce mardi devant le tribunal correction el de Saint-Denis. Albert Chemtov était celui qui devait représenter l'ONF à ce procès.
 
Ce dramatique fait-divers illustre une nouvelle fois le malaise des agents le l'établissement public. Pas moins de 25 suicides en 8 ans ont été recensés parmi les quelques 9 500 salariés. En janvier 2012, 80 agents ont occupé les locaux de la direction générale du gestionnaire des forêts publique à Paris pour réclamer l'arrêt des suppressions d'emplois : l'ONF a perdu près d'un tiers de ses effectifs en 25 ans.

"Depuis 2002, on perd une centaine de postes par an et on nous annonce encore 700 suppressions sur 2012-2016. Or ce sont essentiellement des emplois de terrain»)", expliquait alors à la presse Philippe Berger, représentant du SNUPFEN Solidaires (Syndicat National Unifié des Personnels des Forêts et de l'Espace Naturel). Conséquences de ces suppressions de postes : des charges de travail plus lourdes pour les salariés. Les 3 700 agents forestiers se retrouvant avec des espaces de plus en plus grands à gérer. La réorganisation du travail au sein de l'organisme implique également des mutations imposées.

La direction de l'établissement a été informée du problème. Le contrat d'objectifs et de performance "Etat-ONF" 2012-2016 prévoit de nouvelles baisses d'effectifs à hauteur de 7%, soit 700 personnes. Parallèlement, alors qu'un audit a été réalisé pour comprendre le malaise social,  ce contrat impose "un mode de réflexion sur les modes de management" et la mise en place d'un plan de proximité. Recrutement de médecins du travail, d'assistant sociaux et d'un numéro vert d'écoute sont quelques unes des mesures avancées pour tenter de limiter les dégâts.