La fin du RSTA c'est aujourd'hui

Comme annoncé, le dispositif du RSTA, le revenu supplémentaire temporaire d'activité prend fin aujourd'hui 31 mai.
Victorin Lurel avait douché les derniers espoirs. Le 22 mai il répondait à l'Assemblée à une question de la députée réunionnaise Huguette Bello et confirmait l'arrêt définitif du RSTA le 31 mai.
Financé par l'Etat, le RSTA a été créé après la crise sociale qui a secoué les Départements d'Outre-mer en 2009. Versé tous les trois mois aux salariés du privé dont le montant est égal ou inférieur à 1,4 smic, son montant était versé en fonction des revenus des bénéficiaires et pouvait s'élever jusqu'à 100 euros brut par mois pour 35h/semaine.
 
 

Prolongé par deux fois

En Guadeloupe ils sont ainsi 37 000 à toucher le RSTA, entre 25 et 30 000 en Martinique, 40 000 à la Réunion, 3 000 en Guyane. Une particularité pour la Guadeloupe: l'accord Bino, du nom d'un syndicaliste tué en 2009, stipule que les entreprises devront compenser le manque à gagner pour leurs salariés.
La suppression du dispositif était en effet annoncée de longue date. Pensée, comme son nom l'indique comme une mesure temporaire, le RSTA a par deux fois été prolongé. Une première fois début 2011 jusqu'au 31 décembre 2012. Le gouvernement Ayrault a ensuite étendu le dispositif jusqu'au 31 mai.
 
Nombreux étaient ceux à espérer un nouveau délai avant sa suppression définitive, notamment à la Réunion où le nombre de bénéficiaires est élevé et les élus, tous bords confondus, remontés. Du Parti communiste réunionnais à l'UMP, l'inquiétude est générale sur la baisse du pouvoir d'achat et son impact sur l'économie de la Région. "50 millions d’euros manqueront ainsi à l’économie de notre île. Cette mesure pénalisera inévitablement l’emploi local", a déclaré Didier Robert dans les colonnes du Journal de l'île de la Réunion.
 
 

"On est proche de l'explosion incontrôlée"

Alors que les départements sont déjà soumis à chômage exponentiel, avec parfois jusqu'à 60% des jeunes sans emplois, subissent la vie chère et peinent à imaginer un avenir sur place pour la jeunesse, une telle décision pourrait mettre le feu aux poudres. C'est en tout cas le ressenti d'Elie Domota, qui s'est exprimé ce vendredi sur France Info. " Il y a quatre ans, la mobilisation était structurée, a souligné le porte parole du LKP (Liyannaj kont pwofitasyon), à la tête du mouvement  2009. Aujourd'hui on est proche de l'explosion incontrôlée".

Elie Domota , qui s'est dit déçu par la présidence de François Hollande a également dénoncé le bouclier prix mis en place par Victorin Lurel, "un vaste écran de fumée". "Personne ne connaît ses produits là, la liste a été faite par le préfet avec les importateurs distributeurs, sans négociations", a-t-il souligné avant de rappeler la montée du chômage et la violence qui en découle. "On ne peut pas construire un pays si les deux tiers de la jeunesse est dans la rue", a-t-il ajouté.