La ville de Millau enquête sur ses Antillais

Vue aérienne de Millau
La ville de Millau dans l'Aveyron a mené une enquête sur les Antillais du centre ville, des jeunes originaires de Saint-Martin. Si la démarche peut sembler discriminante, la mairie se défend de vouloir stigmatiser une communauté en particulier.
Millau, Aveyron. Son viaduc, sa montagne, son parc naturel régional des Grands-Causse et… ses Antillais. Ils ne sont pas nombreux, une quarantaine sur les quelques 22.000 habitants de la commune mais ont néanmoins suscité l'attention du Conseil local de sécurité et de prévention de la délinquance. C'est le Midi Libre qui, le 30 mai, a révélé dans un article que ce conseil local, composé d'associations, de représentants des forces de l'ordre et de la justice, et de la municipalité, avait dévoilé les résultats de cette enquête.

 
Les Antillais du centre ville, 0,2% de la population millavoise

Ainsi, 45 jeunes originaires de Saint-Martin vivent actuellement à Millau. Soit 0,2% de la population. Ils sont jeunes, parfois encore mineurs. L'immense majorité est installée dans le vieux centre de la ville, et, selon les résultats, parmi eux, 17 sont en situation d'emploi et six en formation qualifiante.
 
La parution d'une telle enquête, ciblée sur l'origine géographique des enquêtés, surprend. Elle ferait suite à des plaintes de la population, qui se dit gênée par des nuisances sonores, et des attroupements devant les commerces.  Parmi ces Saint Martinois de l'Aveyron, 7 sont suivis par le Service pénitentiaire d'insertion et de probation.
 

"Des plaintes exagérées"

Selon le Midi Libre, le maire socialiste de la commune Guy Durand aurait, lors de la présentation des résultats de l'étude le 28 mai, exprimé clairement les difficultés que connaît la ville de Millau avec cette communauté. "On ne peut pas accueillir des jeunes sans formation, une population que l’on a du mal à intégrer", a-t-il déclaré ajoutant que "cette communauté, pas plus que les autres, ne peut faire sa loi."
Ce lundi, du coté de la mairie, on se défend pourtant d'avoir voulu stigmatiser qui que ce soit, bien au contraire. "L'idée est plutôt de lutter contre les préjugés qui concernent  ces jeunes, de gérer très posément ", nous explique-t-on.  "D'autant plus que nous savons très bien qu'il y a une exaspération qui correspond à des faits réels, et d'autres plaintes qui sont totalement exagérées. " L'idée serait donc de remettre les choses au clair, de faire "un point préventif sur les problèmes rencontrés" et dans un futur proche, de mettre au point une collaboration avec les autorités de Saint-Martin pour "favoriser l'intégration de ces jeunes."