Carburants: échec des négociations au ministère des Outre-mer

Il aura fallu Six heures de réunion entre le ministère et les gérants de stations-service des quatre DOM pour arriver à un constat de désaccord. Les gérants craignent le décret en préparation sur les prix des carburants. La grève de l'essence va se poursuivre en Guyane. Ailleurs, c'est plus flou.
La réunion au ministère des Outre-mer à Paris entre les représentants des gérants de stations-service de quatre DOM  (Guyane, Guadeloupe, Martinique et La Réunion) et les conseillers de Victorin Lurel aura finalement abouti à un constat de désaccord.


"Concertation laborieuse" selon le ministre

Peu avant la fin de la réunion, Victorin Lurel est venu expliquer aux journalistes qu'il avait participé à une partie de cette discussion, qu'il qualifiait de "concertation laborieuse". Le ministre des Outre-mer explique que le décret en préparation sur les prix de l'essence vise précisément à faire diminuer les tarifs des carburants Outre-mer, en faisant la transparence sur la formation des prix. "Visiblement, il y en a que cette idée de transparence dérange", affirme Victorin Lurel. Il a annoncé que tous les partenaires concernés par le décret en préparation seront reçus au Médétom, à commencer par les pétroliers, dés ce vendredi. "Il n'est pas question pour le gouvernement de faire supporter une augmentation du carburant aux consommateurs. On veut nous imposer une augmentation par un rapport de force, ce n'est pas notre conception", conclut le ministre des Outre-mer.  
Voir l'interview complète de Victorin Lurel (6'12):


"Echec" selon les gérants

Les représentants des gérants de stations-service des DOM sont ensuite sortis sur le perron du ministère en évoquant un "échec de la réunion au ministère". Patrick Collé, président de l'intersyndicale des gérants, estime que "le décret en projet n'apporte rien au problème de la vie chère". Selon lui, "les carburants ne sont pas un problème, car leurs tarifs sont moins élevés en Outre-mer que dans l'hexagone. On ne voit pas la nécessité de changer le décret de 2010, en vigueur aujourd'hui. Notre objectif est de défendre notre modèle social qui concerne 4.000 emplois." Mais le président de l'intersyndicale se défend de chercher un bras de fer: "nous sommes dans une logique de discussion et tout dépend du ministre".  
Regardez l'interview intégrale de Patrick Collé, président de l'intersyndicale, à la sortie des 6 heures de réunion. 

Blocage en Guyane et consultation de la base ailleurs

D'après Patrick Collé, le blocage des stations-service de Guyane va donc se poursuivre. Dans les autres DOM, "la base (des gérants de stations) va être consultée, pour envisager la suite". Un blocage des stations n'est pas exclu par l'intersyndicale, mais les délégations ne rentrent pas avant la fin de la semaine dans les différents départements, c'est seulement à ce moment là que ces consultations régionales auront lieu.