Des policiers métropolitains discriminés en Guadeloupe?

Le défenseur des droits Dominique Baudis donne raison à quatre fonctionnaires de police, en poste en Guadeloupe, qui se plaignaient de ne pas avoir obtenu d'avancement du fait de leur "origine métropolitaine". Des recommandations ont été adressées au Ministère de l'Intérieur.
Les premières plaintes remontent à 2011. Quatre fonctionnaires de police, en poste en Guadeloupe saisissent la Halde (Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité). En contrat pour 3 ans, ils s'étonnent de ne pas avoir été nommés brigadiers de police depuis 2010.
Rapidement, les dossiers sont transférés au Défenseur des droits qui mène une enquête. Sur les quatre cas, pour l'un, il n'est pas noté de discrimination liée à son origine géographique. Un autre, qui a obtenu son avancement pendant l'enquête, à choisi de se désister de son action.
 
Restent deux fonctionnaires parmi les plaignants. L'un attend toujours son avancement, l'autre a fini par l'obtenir, mais estime avoir subi un retard de carrière. C'est donc au final sur ces deux affaires que le Défenseur de droits s'est penché.  
 

Les promus étaient moins bien notés

En 2010 et en 2011, sur 22 promus dans la Région, 16 sont originaires de Guadeloupe, 6 de l'Hexagone. Un déséquilibre logique, dans la mesure où les métropolitains sont moins nombreux Outre-mer que les ultramarins. Mais, note le défenseur des droits, "la majorité des fonctionnaires originaires d'Outre-mer ont été promus au grade de brigadiers" alors qu'ils disposaient de dossier administratifs  moins satisfaisants que les plaignants. Autre critère: leur ancienneté était bien inférieure à celle des policiers arrivés de l'Hexagone, entrés dans la police depuis plus de 13 ans.
 

Quatre mois pour choisir, ou non, de réexaminer les dossiers

Dominique Baudis a donc adressé des recommandations au Ministère de l'Intérieur, demandant que les dossiers et les situations des plaignants soit réexaminés. Des recommandations que le ministère est libre de suivre… ou non. Sa seule contrainte: tenir le Défenseur des droits informé de son choix, dans un délai de quatre mois. 
Si la place Beauveau refuse de réexaminer les dossiers, les deux fonctionnaires peuvent alors demander au Défenseur des droits d'adresser de nouvelles recommandations, ou choisir de passer à l'étape suivante en s'adressant à la justice.