Jean-Jacob Bicep: "Philippe Martin est plus écolo compatible que Delpline Batho"

Jean-Jacob Bicep député Européen Europe Ecologie les Verts
Le député européen EELV Jean-Jacob Bicep réagit à la démission de Delphine Batho. S'il  considère ce nouveau départ du ministère de l'Ecologie comme un signe inquiétant, il reconnaît que la ministre ne s'était pas beaucoup impliquée dans les questions environnementales propres aux Outre-mer.
Comment interprétez vous la démission de Delphine Batho?
 C'est un très mauvais signe. Elle n'a pas été débarquée pour avoir contestée Notre Dame des Landes, mais juste pour avoir critiqué une baisse du budget de son ministère. Celle-ci est de l'ordre de 7%, ce n'est pas rien. C'est courageux de l'avoir dit.
Elle est déjà la deuxième ministre à avoir du quitter ce poste depuis 2012. La première, on s'en souvient c'était Nicole Bricq. Elle avait à l'époque demandé la suspension des forages pétroliers en Guyane  en demandant à ce que les considérations environnementales soient prises en compte.
Aujourd'hui, on se retrouve avec un troisième ministre en l'espace de quatorze mois. Ce n'est pas rassurant.
 
 
Quel est le bilan de Delphine Batho dans les Outre-mer?
 Une chose est sûre, c'est que Philippe Martin, qui vient d'être nommé,  est plus écolo compatible que l'ancienne ministre. C'est un homme qui, en tant que président du Conseil général du Gers,  avait engagé dès 2004 un référendum populaire auprès des habitants au sujet de l'expérimentation d'OGM. [L'initiative avait été suspendue par le tribunal administratif de Pau, ndlr]. Il a aussi pris des positions claires sur le gaz de schiste.
Concernant Delphine Batho, nous n'avons pas vraiment vu d'effort significatif de sa part, que ce soit que la question des forages, des épandages, ni même du nucléaire…
 
 
La voix des écologistes arrive-telle à se faire entendre au sein du gouvernement?
 La ministre du Logement Cécile Duflot, ou le ministre  délégué au développement Pascal Canfin avancent bien sur leurs dossiers. Ils sont entendus. Après, il y a des lignes à ne pas franchir. Le premier point porte sur le budget et la fiscalité écologique: si elle n'est adoptée, nous devrions sortir du gouvernement. Il y a aussi la question de la loi sur la transition énergétique et la sortie du nucléaire. Nous devons être intransigeants sur ces points.