Saint-Pierre et Miquelon : le Canada inflexible sur les frontières maritimes

Le Canada s'est montré inflexible hier sur la question du plateau continental, potentiellement riche en hydrocarbures, qui sépare l'archipel français de Saint-Pierre et Miquelon  et les eaux voisines canadiennes, alors que Paris menace de saisir l'ONU.
"Bien que la coopération avec Saint-Pierre et Miquelon  soit importante pour le Canada, nous considérons le plateau continental canadien comme une question d'intérêt national", ont déclaré dans un communiqué le ministre canadien des Affaires étrangères John Baird et l'ambassadeur du Canada en France, Lawrence Cannon. Ces propos font suite à ceux du président français François Hollande qui, fin juillet, avait "rappelé que la France défendrait les intérêts de l'archipel concernant l'extension du plateau continental au large de Saint-Pierre et Miquelon ".
 

"Une coopération plus étroite"  

En visite sur l'archipel de 6.000 habitants, Lawrence Cannon a noté que son gouvernement vise "une coopération plus étroite" avec le territoire français 
ultramarin et notamment "la mise en vigueur d'une entente relative à l'exploration et à l'exploitation des gisements d'hydrocarbures transfrontaliers".
Le golfe du Saint-Laurent, à l'extrémité orientale duquel Saint-Pierre et Miquelon  se situe, regorge de plusieurs gisements pétroliers. La semaine dernière encore, le groupe norvégien Statoil a annoncé une importante découverte au large de l'île canadienne de Terre-Neuve.
 

Un contentieux vieux d'une vingtaine d'années  

L'extension du plateau continental autour de Saint-Pierre et Miquelon, potentiellement riche en hydrocarbures, est un sujet qui oppose Paris à Ottawa depuis plus d'une vingtaine d'années. En particulier, la France mène le projet Extraplac, un programme d'extension du plateau continental qui doit déboucher in fine sur un dossier aux Nations unies, ce qui permettrait d'étendre les zones maritimes sous sa juridiction, avec en ligne de mire l'exploitation des fonds marins et du sous-sol.
 

Une position inflexible  

Chef de la diplomatie canadienne entre 2008 et 2011, Lawrence Cannon avait averti en 2009 que son pays prendrait "toutes les mesures nécessaires pour défendre et protéger ses droits sur le plateau continental canadien". Ottawa ne reconnaît à la France "aucune zone de plateau continental dans l'Atlantique Nord-Ouest au-delà de celle comprise dans la zone délimitée par la sentence arbitrale du 10 juin 1992", avait-il souligné.
 

Réaction d'Annick Girardin: "pas une surprise"

la position canadienne ne surprend pas la députée de St Pierre et Miquelon Annick Girardin, qui porte ce dossier avec sa collègue sénatrice Karine Claireaux. Pour Annick Girardin, le Canada ne fait que défendre ses intérêts, tout comme la France. Elle fait confiance à l’engagement du président de la République François Hollande qui a promis de déposer un dossier auprès de l’ONU en 2014.
Annick Girardin était l’invitée du journal de France Ô ce midi, à regarder ici, sur pluzz (à voir à partir de 4'30), ou à écouter là:

Annick Girardin / plateau continental SPM