Victime d'attaques racistes à répétition depuis plusieurs semaines, la garde des Sceaux fait également l'objet d'un soutien massif. Entre tribunes et marches collectives, les initiatives se multiplient.
Samedi 16 novembre, Christiane Taubira était l'invitée d'un débat consacré à Frantz Fanon au théâtre le Tarmac dans le XXe arrondissement de Paris. Dès son arrivée, la garde des Sceaux a été accueillie par une "standing ovation" dès quelques 300 invités présents dans la salle.
Des applaudissements réconfortants pour la ministre de la Justice, qui s'est dit convaincue que les attaques dont elle a été la cible ne sont que "des paroles individuelles"
Comparée à un singe par une ex candidate FN aux municipales, ou par l'hebdomadaire d'extrême droite Minute, insultée par des enfants en marge d'une manifestation anti mariage pour tous à Angers, depuis plusieurs semaines, la garde des Sceaux, d'origine guyanaise est régulièrement attaquée. Femme, noire, ancienne indépendantiste, symbole de la loi autorisant le mariage homosexuel, Christiane Taubira cristallise de nombreuses rancœurs.
Si plusieurs voix, dont celle de la ministre de la Justice elle-même, avaient dans un premier temps dénoncé le silence coupable autour de ces attaques, depuis la mobilisation se met en place, en ordre assez dispersé.
Le comédien François Morel a lui aussi adressé un billet au vitriol à la jeune fille qui avait scandé "c'est pour qui la banane, c'est pour la guenon", lors d'un déplacement de la ministre à Angers.
L'actrice Jeanne Moreau a de son côté co-signé une tribune avec le metteur en, scène Bernard Murat, l'historien Benjamin Stora et le président de Lagardère Active Denis Olivenne. "Nous sommes tous des singes français, écrivent-ils dans le JDD. "Christiane Taubira a été blessée par cette injure dégradante, tous nos compatriotes noirs l'ont été. Mais nous aussi nous nous sommes sentis salis."
Ce dimanche 17 novembre, l'écrivain philosophe Bernard Henri Lévy avait, au nom de sa revue La règle du Jeu organisé un rassemblement de soutien dans un cinéma parisien en présence de la Garde des Sceaux.
Sur le plan politique, Christiane Taubira a été ovationnée par les députés de la majorité le 30 octobre à son entrée dans l'Hémicycle. Et lorsque quelques jours plus tard, l'hebdomadaire d'extrême droite Minute l'a comparée à un singe, c'est toute la classe politique qui l'a condamnée. Alors que Christiane Taubira se refusait à porter plainte, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a saisi la justice et le parquet a ouvert une enquête.
Le Parti socialiste a également prévu un grand meeting de défense de la République contre les extrémismes à la Mutualité, à Paris.
Ces attaques interviennent alors que la France commémore, plutôt discrètement, les 30 ans de la marche des beurs" qui avait mobilisé le pays contre le racisme en 1983. Un appel à une Marche des républicains le 8 décembre a été lancé sur le web. Cette marche partira de la place de la Bastille à Paris le 8 décembre et d'autres marches seront organisées le même jour dans plusieurs grandes villes de l'Hexagone.
L'idée de marcher pour protester contre le racisme semble séduire. Le Mrap, la Ligue des droits de l'Homme, SOS racisme et quatre syndicats (la CGT, la CFDT, l'Unsa, la FSU ) ont également appelé à un rassemblement le 30 novembre.
Des applaudissements réconfortants pour la ministre de la Justice, qui s'est dit convaincue que les attaques dont elle a été la cible ne sont que "des paroles individuelles"
Taubira ovation
Comparée à un singe par une ex candidate FN aux municipales, ou par l'hebdomadaire d'extrême droite Minute, insultée par des enfants en marge d'une manifestation anti mariage pour tous à Angers, depuis plusieurs semaines, la garde des Sceaux, d'origine guyanaise est régulièrement attaquée. Femme, noire, ancienne indépendantiste, symbole de la loi autorisant le mariage homosexuel, Christiane Taubira cristallise de nombreuses rancœurs.
Si plusieurs voix, dont celle de la ministre de la Justice elle-même, avaient dans un premier temps dénoncé le silence coupable autour de ces attaques, depuis la mobilisation se met en place, en ordre assez dispersé.
Des tribunes en pagaille
L'écrivain Christine Angot avait tout d'abord tenté de justifier dans Libération l'inertie des artistes faces à ces débordements. "Nous n’avons rien dit parce que nous ne savons pas comment faire, (…), nous ne trouvons pas les mots pour expliquer la terreur qui nous saisit à la gorge", écrivait-elle. L'écrivain et prix Renaudot Yann Moix a quant à lui pris sa plume et adressé une lettre ouverte à la ministre ." La honte que je ressens d'être français quand vous êtes insultée dans votre dignité n'est rien, absolument rien, au regard de la fierté que je ressens face à la permanente démonstration de votre courage", a-t-t-il assuré.Le comédien François Morel a lui aussi adressé un billet au vitriol à la jeune fille qui avait scandé "c'est pour qui la banane, c'est pour la guenon", lors d'un déplacement de la ministre à Angers.
L'actrice Jeanne Moreau a de son côté co-signé une tribune avec le metteur en, scène Bernard Murat, l'historien Benjamin Stora et le président de Lagardère Active Denis Olivenne. "Nous sommes tous des singes français, écrivent-ils dans le JDD. "Christiane Taubira a été blessée par cette injure dégradante, tous nos compatriotes noirs l'ont été. Mais nous aussi nous nous sommes sentis salis."
Ce dimanche 17 novembre, l'écrivain philosophe Bernard Henri Lévy avait, au nom de sa revue La règle du Jeu organisé un rassemblement de soutien dans un cinéma parisien en présence de la Garde des Sceaux.
Soutiens politiques
Sur le plan politique, Christiane Taubira a été ovationnée par les députés de la majorité le 30 octobre à son entrée dans l'Hémicycle. Et lorsque quelques jours plus tard, l'hebdomadaire d'extrême droite Minute l'a comparée à un singe, c'est toute la classe politique qui l'a condamnée. Alors que Christiane Taubira se refusait à porter plainte, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a saisi la justice et le parquet a ouvert une enquête.
Le Parti socialiste a également prévu un grand meeting de défense de la République contre les extrémismes à la Mutualité, à Paris.
Réseaux sociaux et marches citoyennes
Les politiques, artistes et intellectuels ne sont pas les seuls à réagir. Sur les réseaux sociaux, et notamment Facebook et Twitter en tête aussi nombreux sont ceux qui ont fait part de leur indignation. Des pétitions ont vu le jour. Comme celle-ci sur change.org, ou encore celle-ci France ressaisis toi, lancée par un élu municipal de Brétigny-sur-Orges forte de 73 000 signatures.Ces attaques interviennent alors que la France commémore, plutôt discrètement, les 30 ans de la marche des beurs" qui avait mobilisé le pays contre le racisme en 1983. Un appel à une Marche des républicains le 8 décembre a été lancé sur le web. Cette marche partira de la place de la Bastille à Paris le 8 décembre et d'autres marches seront organisées le même jour dans plusieurs grandes villes de l'Hexagone.
L'idée de marcher pour protester contre le racisme semble séduire. Le Mrap, la Ligue des droits de l'Homme, SOS racisme et quatre syndicats (la CGT, la CFDT, l'Unsa, la FSU ) ont également appelé à un rassemblement le 30 novembre.