"Les violences et infractions sur la législation sur les stupéfiants atteignent un niveau préoccupant" en Martinique, constate la garde des sceaux dans la première circulaire que l'AFP a pu consulter en parlant de "menace" sur "la paix et la cohésion sociales". Les violences ont en effet représenté en 2013 "29% de la délinquance constatée (contre 15% sur le plan national) et les infractions aux stupéfiants "9% de cette délinquance, contre 5% au plan national", précise la ministre. "Les faits de violence sont fortement liés à des règlements de comptes, principalement dans le cadre du trafic de stupéfiant mais aussi à des violences conjugales et intrafamiliales, qui sont en augmentation", souligne la circulaire.
La situation des mineurs
La situation spécifique des mineurs est jugée "préoccupante" avec "un passage à l'acte violent (...) banalisé socialement": les chiffres de 2012 montrent une progression de 18,8% des vols à mains armée et de 50% des vols sans arme, de 29% des violences sexuelles. Pour
La problématique des armes
La réduction des violences doit notamment passer pour la ministre par une action contre "la possession d'armes hors cadre légal" et la surveillance "des lieux criminogènes". Christiane Taubira appelle également ses services "à une grande réactivité à tous les stades de la procédure" avec "une politique de défèrement soutenue". Pour lutter contre la surpopulation carcérale, la garde des sceaux recommande de "veiller à dynamiser les aménagements de peine".
Le trafic de stupéfiants
Sur la criminalité organisée, "la lutte contre le trafic international de stupéfiants doit rester une priorité", écrit la ministre qui appelle aussi à "favoriser les signalements, actuellement trop peu nombreux" à Tracfin pour lutter contre "le blanchiment". La ministre appelle également à une "grande vigilance" en Martinique sur "les montages financiers illégaux" réalisés dans le cadre "des processus de défiscalisation". Enfin Christiane Taubira souhaite "la mise en place d'une politique pénale rigoureuse en matière d'atteintes à l'environnement", notamment concernant "la pollution des eaux de mer", et une lutte contre "l'irrespect des normes d'urbanisme" dans "une zone très exposée aux risques météorologiques et sismiques".
"Deux autres circulaires ont été adressées aux procureurs de Guyane et de Nouvelle Calédonie, la première portant plus spécifiquement sur la lutte contre l'orpaillage, et la seconde sur l'exécution des peines", a précisé la chancellerie.