L'ancien président de l'Olympique de Marseille a annoncé lundi soir sa candidature à la mairie de Marseille. Comment réagissent les Mahorais et les Comoriens de Marseille à cette déclaration de Pape Diouf ?
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"C'est une très bonne nouvelle !", s'enthousiasme Oxy (photo). Ce chanteur et musicien mahorais installé à Marseille depuis 20 ans ne s'attendait pas à cette candidature. "C'est mon ami Bamako, lui aussi mahorais qui me l'a annoncé au téléphone. C'est formidable, c'est la renaissance d'un espoir. Les jeunes dans nos quartiers aiment le foot. On peut espérer qu'avec quelqu'un comme Pape Diouf qui a dirigé l'OM de 2005 à 2009, ils aillent voter. C'est quelqu'un de populaire dans les quartiers nord."
"En finir avec l'image de violence et de pauvreté"
Cela fait plusieurs mois que Pape Diouf, plutôt classé à gauche, songeait à se présenter comme candidat à la mairie de Marseille. Il a fini par sauter le pas et entend mener une liste d'ouverture qui réunira des membres du collectif "le Sursaut" et des élus du Modem comme Jean-Luc Benhamias. Pour Pape Diouf, interrogé par l'AFP, "il faut rénover Marseille et en finir avec cette image de violence et de pauvreté qui lui colle à la peau".
"Des liens entre le Sénégal et les Comores"
"Pape Diouf, un nouveau souffle"
"Une candidature qui va faire perdre la gauche"
En revanche, du côté du Front de gauche, on est plutôt dubitatif. Le Comorien Mohamed Itrisso qui se présente sur liste du Front de gauche dans les 13e et 14e arrondissements de Marseille, ne se dit pas très "emballé par cette nouvelle candidature qui risque de faire perdre la gauche". Et pourtant, des négociations étaient en cours entre Pape Diouf et le Front de gauche, mais selon Mohammed Itrisso, "elles ont échoué en raison du collectif le Sursaut, des ex-PS, qui réclamaient quatre têtes de liste sur huit".Pape Diouf et le collectif des indignés de la cité phocéenne
A droite, les trois candidates d'origine comorienne qui doivent se présenter sur des listes UMP ont des avis partagés. Elisabeth Saïd (photo), première femme noire du Conseil municipal qui est passée du PS à l'UMP estime que c'est une très bonne nouvelle pour Marseille. "La communauté comorienne est libre, précise-t-elle, elle n'appartient à personne". Noro Issan-Hamady de l'UDI ne se prononce pas encore, elle attend de voir les propositions de Pape Diouf, de même que Maliza Saïd. Cette dernière souligne qu'une rencontre est prévue jeudi prochain entre des représentants de la communauté comorienne et Pape Diouf, à l'invitation du Collectif des indignés de la cité phocéenne. Cette réunion se déroulera à l'espace Dauphin dans le 14e arrondissement de Marseille, là où se trouve le siège marseillais de l'ORTC, la chaîne de télévision des Comores.