La Cour des comptes espère "un indispensable sursaut" pour le tourisme Outre-mer

Le rapport annuel de la Cour des comptes est désormais public. Un chapitre est consacré au secteur du tourisme en Outre-mer, "en crise depuis le début des années 2000". La Cour épingle des "difficultés structurelles" et "une action publique souvent inefficace". 
La Cour des comptes a passé au crible, dans son rapport annuel 2014, la situation du tourisme en Guadeloupe, Martinique, à La Réunion et en Polynésie. Et le constat n'est guère optimiste.

Une fréquentation en berne

Le rapport de la Cour des comptes s'inquiète de la fréquentation touristiques des Outre-mer français : "L'essor du secteur touristique observé durant la décennie 1990-2000 s'est arrêté de façon nette lors de la décennie suivante".
En revanche, "les destinations concurrentes se distinguent par des fréquentations touristiques en augmentation constante ces dernières années". Selon la Cour, "cela relativise la portée des explications qui rendent la crise économique responsable de cette situation". 

Pourquoi les îles voisines sont plus attractives ?

La Cour estime que l'offre touristique des îles concurrentes est plus adaptée aux attentes de la clientèle internationale, notamment car ces îles disposent de cinq atouts :
  • Charges d'exploitation moins élevées
  • Normes de construction meilleur marché
  • Parités de change plus favorables
  • Accueil des touristes souvent jugé de meilleure qualité
  • Inscription du tourisme au coeur des stratégies de développement

"Des collectivités peu dynamiques"

Le rapport montre du doigt les collectivités territoriales et l'Etat.
"A La Réunion, aux Antilles et en Guyane, les conseils régionaux devraient jouer un rôle plus actif, de quasi chef de file.  En Polynésie, la collectivité devrait également s'affirmer comme le pilote de l'action touristique". Selon la Cour, "les stratégies touristiques des conseils régionaux de la Martinique et de La Réunion s'inscrivent dans des plans anciens (...) les objectifs sont fondés sur des hypothèses irréalistes, comme celui de parvenir à 600 000 tousites à La Réunion d'ici 2015. L'offre d'hébergement est incapable d'absorber un tel flux." 

Des politiques promotionnelles approximatives

Les stratégies des Outre-mer manquent de cohérence, notamment sur le public touristique visé. Les Antilles "restent marquées par le tourisme de masse des années 80. La Réunion hésite entre le tourisme balnéaire et le tourisme de nature". Le message transmis aux touristes potentiels est par conséquent peu lisible. Les campagnes promotionnelles ne sont pas suffisamment évaluées, selon la Cour des Comptes : "Les actions de promotion qui prennent la forme d'évènementiels organisés en métropole et à l'étranger sont peu évaluées allors qu'elles entrainent des frais importants ilés au transport aérien, au fret et à l'hébergement des participants". 
 

Des stratégies critiquées

La Cour des comptes soulève deux exemples :
- La stratégie des « îles Vanille » « peine à se matérialiser dans les taux de fréquentation (…) »
- « La participation de la Polynésie à l’exposition universelle de Shangaï, en 2010, apparait en décalage avec les clientèles touristiques ciblées ».
 

Le transport aérien et le parc hôtelier

Parmi les faiblesses structurelles, le transport aérien qui ne permet pas d’attirer une clientèle européenne : « Les touristes européens désireux de se rentre aux Antilles ou à La Réunion sont contraints de passer par Paris ». par ailleurs le parc hôtelier est « insuffisant et inadapté ». 
 

Que préconise le rapport de la Cour des Comptes

La cour émet, à l’issue de son rapport, huit recommandations :
  

Voir le rapport complet, avec les réponses des acteurs du dossier (80 pages)