Agression raciste en Dordogne : la procédure judiciaire repart à zéro

Ibrahima Dia lors de l'audience du 14 janvier, lorsque la procédure avait été annulée

 Le parquet de Bergerac a de nouveau ouvert une information judiciaire contre X pour violence aggravée et injures à caractère raciste dans une affaire d'agression par trois hommes d'un Sénégalais d'origine, de passage en Dordogne pour des vacances. Toute la procédure avait été annulée mi-janvier.

Le 7 mai 2013, Ibrahima Dia, aide-soignant de 47 ans résidant à Evry, dans l'Essonne, aurait été pris à partie par trois hommes de 20, 50 et 58 ans, sur un chemin près de Nabirat, en Dordogne.

Il aurait été frappé, traité de "nègre", de "sale Antillais" et invité à rentrer chez lui "dans le 91", a-t-il raconté, bénéficiant ensuite du soutien du Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (Mrap) et de la mairie d'Evry. Il a déposé plainte et les trois agresseurs présumés avaient été placés en garde à vue, le 13 mai, avant d'être renvoyés devant le tribunal.

Annulation de la procédure 

Mais, faute de PV d'interpellations et en raison d'erreurs dans la procédure, y compris sur les horaires et les identités, celle-ci avait été annulée lors d'une audience le 14 janvier.  "L'objectif est la tenue d'un procès", a-t-on expliqué vendredi de source judiciaire pour expliquer l'ouverture de cette nouvelle information judiciaire.

Un "guet-apens"

Le départ de toute l'affaire, le 7 mai, semble être lié aux craintes d'une jeune habitante de 22 ans du village, qui circulait sur une route étroite et s'était sentie suivie par la victime. L'aide-soignant aurait ensuite garé sa voiture près de chez elle, ce qui avait renforcé les craintes de la jeune femme. Elle avait alors appelé son compagnon, l'un des trois hommes et c'est ainsi que le "guet-apens" semble s'être organisé, avait expliqué à l'AFP Me Pierre Daniel-Lamazière, avocat d'Ibrahima Dia.

Il avait indiqué, après l'annulation de la procédure, qu'il demanderait l'ouverture d'une instruction pour qu'une enquête complète soit menée.
Le cabinet d'avocats assurant la défense des trois suspects a déclaré à l'AFP ne pas avoir d'informations sur cette information judiciaire, sans faire davantage de commentaires.