Hier, l'Assemblée nationale a reconnu la responsabilité moral de l'Etat français dans l'affaire des Réunionnais de la Creuse.
Une victoire symbolique pour les 1 600 Réunionnais transportés sans leur consentement en métropole entre 1963 et 1982. Interview de Jean-Jacques Martial.
C'est Jean-Jacques Martial qui en 2001 a fait ressurgir l'affaire des Réunionnais de la Creuse des limbes de l'oubli, en publiant en 2001 "Une enfance volée", un ouvrage dans lequel il racontait son calvaire. C'est également lui qui attaqua au début des années 2000 l'Etat français pour lui réclamer un milliard d'euros de dommages et intérêts. "Un milliard, c'est comme un euro", expliquait-il alors.
Quel regard porte les gens sur vous aujourd'hui ? il est différent ?
Le regard n'est plus le même. Hier à l'Assemblée nationale, c'est le peuple qui a parlé, c'est le peuple qui a causé. C'était un jour de gloire.
Comment avez vous dormi cette nuit après cette journée forte en émotions ?
La nuit a été un peu agitée. Beaucoup de larmes. Des larmes de joie, de souffrances, de blessures.
Et maintenant ?
C'est une page qui se tourne. Je voudrais donner des conférences pour expliquer tout ça, pour ne pas qu'on oublie cette histoire. Je n'ai pas de diplômes, mais avec tout ça j'ai d'abord été cuisinier, puis écrivain, avocat...et me voilà Historien.
Je me considère comme un petit Mandela. Mandela a défendu son peuple. Martial a défendu son peuple.
Le groupe UMP a voté contre la Résolution. Qu'en pensez-vous ?
Je ne suis pas surpris. Les copains de Debré, c'est ça. Ils ne vont pas voter contre leur "papa".