La réalisatrice et dramaturge martiniquaise Véronique Kanor présente mardi soir à Paris une performance unique de "pict-dub-poetry", pour accompagner la sortie de son livre "Combien de solitudes..." Interview.
Véronique Kanor revient sur scène pour reprendre « Solitudes Martinique », une représentation théâtrale qu’elle avait déjà interprétée en 2011 et 2012. Aujourd’hui la performance s’intitule « Combien de solitudes... », titre éponyme du livre tiré de la pièce et publié en décembre 2013 par les éditions Présence africaine.
Dans la représentation, Véronique Kanor explore un thème récurrent de son travail, ce qu’elle définit comme le mal être de la Martinique. « C’est un pays que je trouve complètement chamboulé », dit-elle. « Il a du mal à se projeter dans l’avenir. Il est empêtré dans un passé mal digéré et mal assumé, dont on ne sait pas trop quoi faire. Avec l’écartèlement entre la référence à l’Afrique et à l’Europe, cela a produit une Martinique bancale, entre assimilation et affranchissement. »
« Je pense que la Martinique et la Guadeloupe ne peuvent s’inscrire que dans une perspective caribéenne », poursuit Véronique Kanor. « Cela ne veut pas forcément dire indépendance. Cela veut dire être présent dans le quotidien de la Caraïbe, au niveau des échanges commerciaux, scolaires, culturels, et que la langue créole soit véritablement un outil de rapprochement. Pour moi, c’est la seule façon pour la Martinique de se dresser debout et fière. »
« Combien de solitudes... », une performance de Véronique Kanor
Une représentation aura également lieu à Bordeaux le 10 mai, au Rocher de Palmer
Pict-dub-poetry
« C’est une expérience de pict-dub-poetry », explique l’auteur interprète. « La pict-dub-poetry est un concept que j’ai inventé et qui mélange la dub poetry, le genre musical reggae, et des poèmes. J’ajoute à cela des images, photos et vidéos, que je mixe avec les mots. L’image devient ici comme une platine musicale. L’image porte aussi un certain nombre de discours, des émotions, là où les mots devaient les prendre en charge. »Dans la représentation, Véronique Kanor explore un thème récurrent de son travail, ce qu’elle définit comme le mal être de la Martinique. « C’est un pays que je trouve complètement chamboulé », dit-elle. « Il a du mal à se projeter dans l’avenir. Il est empêtré dans un passé mal digéré et mal assumé, dont on ne sait pas trop quoi faire. Avec l’écartèlement entre la référence à l’Afrique et à l’Europe, cela a produit une Martinique bancale, entre assimilation et affranchissement. »
"Nous sommes rattrapés par des peurs collectives"
« J’aimerais danser sur le pied de l’affranchissement, mais nous sommes sans arrêt rattrapés par des peurs collectives, et par des ambitions qui restent tournées vers Sarcelles, Créteil ou Paris ! Il y a une orientation qui a été faite dans ce sens-là, dans le sens de la France, mais qui ne réussit pas aux hommes. »« Je pense que la Martinique et la Guadeloupe ne peuvent s’inscrire que dans une perspective caribéenne », poursuit Véronique Kanor. « Cela ne veut pas forcément dire indépendance. Cela veut dire être présent dans le quotidien de la Caraïbe, au niveau des échanges commerciaux, scolaires, culturels, et que la langue créole soit véritablement un outil de rapprochement. Pour moi, c’est la seule façon pour la Martinique de se dresser debout et fière. »
« Combien de solitudes... », une performance de Véronique Kanor
Mardi 18 mars à 19h
La Comptoir Général
80 Quai de Jemmapes
75011 Paris
Une représentation aura également lieu à Bordeaux le 10 mai, au Rocher de Palmer